Taounate : première usine de transformation de cannabis légal
Taounate : première usine de transformation de cannabis légal
Maroc : inauguration de la première usine de transformation de cannabis légal dans la province de Taounate
Le Directeur général de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), Mohamed El Guerrouj, a officiellement inauguré la première usine de transformation de cannabis légal dans la province de Taounate, un événement majeur qui marque un tournant dans l’industrie du cannabis au Maroc. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la loi 13-21 sur les usages licites du cannabis, ouvrant la voie à une nouvelle ère pour cette industrie dans le Royaume. La cérémonie a eu lieu en présence du gouverneur de Taounate, Saleh Daha, et d’autres représentants locaux, témoignant de l’importance stratégique de cette démarche pour l’économie régionale.
Cette inauguration marque une avancée significative, car elle symbolise le démarrage officiel des activités industrielles liées à la transformation du cannabis à usage légal. Mohamed El Guerrouj a souligné que l’ouverture de cette usine est le fruit des efforts conjoints entre le gouvernement et l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis, visant à structurer et à réguler cette nouvelle filière prometteuse. Selon lui, « toutes les conditions sont désormais réunies pour assurer le succès de cette industrie naissante, avec un potentiel économique important pour la région et le pays ». Il a également insisté sur l’importance d’un accompagnement global des acteurs locaux, à savoir les agriculteurs et les investisseurs, pour garantir un développement harmonieux et inclusif de la filière.
La nouvelle usine s’inscrit dans une stratégie plus large visant à créer une chaîne de valeur autour du cannabis, qui va de la culture à la transformation en produits à haute valeur ajoutée destinés à l’industrie pharmaceutique, cosmétique et industrielle. Ce projet représente une opportunité unique de dynamiser l’économie locale, notamment par la création d’emplois et l’attrait d’investissements supplémentaires.
Selon El Guerrouj, l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis a déployé un programme de contrôle strict pour assurer que toutes les activités respectent les normes et régulations en vigueur. Ce programme sera évalué et ajusté régulièrement pour s’adapter aux évolutions du secteur, et vise à promouvoir une industrie du cannabis légal, responsable et de qualité. Cette surveillance rigoureuse englobe tous les maillons de la chaîne de production, de la culture du cannabis jusqu’à sa transformation, afin de garantir une traçabilité et une conformité absolue aux standards nationaux et internationaux.
Lors de cet événement, Mustapha El Missouri, un investisseur originaire de la région de Taounate et porteur du projet, a exprimé son enthousiasme quant aux perspectives ouvertes par cette nouvelle industrie. Il a expliqué que la construction de l’usine, qui représente un investissement de 20 millions de dirhams, s’étend sur une surface de plus de 3.000 mètres carrés. Cette installation comprend des pépinières modernes pour la culture du cannabis ainsi que des unités de transformation utilisant des technologies avancées pour l’extraction de principes actifs à usage industriel. Cet investissement à long terme vise à faire de Taounate un pôle de développement économique axé sur cette filière émergente.
En termes de retombées économiques, El Missouri a souligné que le projet a déjà permis la création de 25 emplois permanents, auxquels s’ajoutent plus de 300 emplois saisonniers tout au long de l’année, représentant une contribution significative à la réduction du chômage local. Selon lui, l’implantation de cette usine va insuffler un dynamisme nouveau à l’économie de la province de Taounate, en créant des opportunités durables pour la population locale et en favorisant l’essor d’autres secteurs d’activité en lien avec la transformation du cannabis.
El Missouri a également mis en avant les nombreuses étapes franchies pour obtenir les autorisations nécessaires, en collaboration avec plusieurs organismes gouvernementaux, dont l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis, les autorités locales, la Direction des médicaments et de la pharmacie, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ainsi que le ministère du Commerce et de l’Industrie. Ces démarches ont permis de lancer les premières activités de l’usine dès 2023, rendant possible la concrétisation de ce projet ambitieux. Il a notamment rappelé que ce parcours n’aurait pas été possible sans la grâce royale accordée par le roi Mohammed VI à des individus condamnés ou poursuivis pour des affaires liées à la culture du cannabis, un geste qui a encouragé les agriculteurs à adhérer pleinement à cette nouvelle filière.
« Nous avons reçu de nombreuses demandes de participation de la part des agriculteurs et autres acteurs locaux, ce qui témoigne de l’espoir et de l’engouement suscités par cette initiative », a-t-il précisé, ajoutant que son ambition est de faire de cette usine un modèle de succès, non seulement pour Taounate, mais pour l’ensemble du pays.
Dans le cadre des efforts déployés pour structurer cette industrie, l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis a mis en place plusieurs mesures visant à accompagner la montée en compétence des acteurs locaux. Ces mesures incluent des programmes de formation spécialisés, des aides à l’investissement, ainsi que le renforcement des infrastructures de transformation et de distribution. Le but est de créer une filière compétitive sur le marché international, tout en répondant aux besoins du marché national, notamment dans les secteurs pharmaceutique, cosmétique et alimentaire.
La première usine de transformation de cannabis à Taounate est ainsi perçue comme un véritable tremplin pour le développement économique de la région. À travers cette initiative, le Maroc s’affirme comme un acteur clé dans l’exploitation légale du cannabis, tout en promouvant une approche durable et éthique, bénéfique tant pour les communautés locales que pour l’économie nationale.
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