samedi, septembre 14, 2024
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(Vidéo) L’Algérie est la 3ème économie mondiale… selon l’Algérie

(Vidéo) L’Algérie est devenue la troisième économie mondiale… selon l’Algérie

Certaines déclarations médiatiques sont si surprenantes qu’elles suscitent à la fois l’incrédulité et la consternation. C’est exactement ce qui s’est produit à l’approche de l’élection présidentielle algérienne, lorsque le président sortant, souvent considéré comme une marionnette aux mains de l’Armée Nationale Populaire (ANP), a soudainement révélé un talent insoupçonné pour la fiction économique. Lors d’un rassemblement à Oran, il a proclamé, avec un sérieux déconcertant, que l’Algérie se classait désormais comme la troisième économie mondiale…

Cette déclaration, qui défie toute logique, a laissé les Algériens partagés entre la stupéfaction et des rires nerveux. Pour beaucoup, cette affirmation semble appartenir au domaine de la science-fiction, tant elle est déconnectée de la réalité. Dans ce discours, l’Algérie apparaît soudainement capable de rivaliser avec les plus grandes puissances économiques mondiales, un scénario qui ne peut que laisser perplexes les économistes du FMI et de la Banque mondiale, habituellement attentifs à la situation économique réelle des pays.

D’un coup de baguette magique présidentiel, l’Algérie, régulièrement décrite comme une économie en crise, se retrouve propulsée au sommet des classements économiques mondiaux. Pourtant, sur le terrain, les Algériens continuent de faire face à des défis bien plus concrets : pénuries chroniques de produits de première nécessité, inflation galopante qui érode le pouvoir d’achat, et un taux de chômage élevé. Mais dans l’univers du discours officiel, ces réalités sont ignorées au profit d’une narrative fictive, où les chiffres sont détournés pour créer une illusion de prospérité.

Comme on pouvait s’y attendre, cette déclaration a provoqué une vague d’indignation et de moqueries sur les réseaux sociaux. Les internautes algériens, ainsi que ceux au-delà des frontières du pays, n’ont pas manqué de réagir avec sarcasme et critiques acerbes. Certains ont suggéré de décerner au président le prix Nobel de l’humour involontaire, tant ses propos leur semblaient déconnectés de toute réalité tangible. D’autres, plus sévères, ont exprimé des doutes quant à sa santé mentale, se demandant si ses conseillers ne l’avaient pas enfermé dans une bulle où l’Algérie serait devenue une sorte d’utopie économique. Cette avalanche de railleries a conduit le président à se retirer des plateformes de médias sociaux. Ses comptes sur X (anciennement Twitter), Facebook, Instagram, et TikTok ont disparu, emportant avec eux ce que certains n’ont pas hésité à qualifier de « plus grand canular présidentiel de l’histoire contemporaine ».

Du côté des médias algériens, connus pour leur alignement sur les discours officiels, la réaction a été tout aussi révélatrice. Les chaînes de télévision et les journaux, qu’ils soient publics ou privés, ont, pour la plupart, soigneusement évité de relayer cette déclaration embarrassante. L’écart entre le discours officiel et la réalité est devenu si évident qu’il en devient risqué pour ces médias de faire écho à de telles absurdités sans risquer de perdre leur crédibilité déjà entamée. Ce silence médiatique n’a cependant fait qu’amplifier la colère populaire, déjà grandissante, sur les plateformes numériques.

Sur ces plateformes, une certitude semble se dégager parmi les Algériens : la crédibilité des élites politiques est aujourd’hui réduite à néant. La déclaration de ce président, en quête d’un second mandat, n’est que le symptôme d’un mal plus profond qui gangrène la classe dirigeante algérienne. Elle met en lumière l’incapacité de ces élites à aborder les véritables enjeux auxquels le pays est confronté.

Au lieu de s’attaquer aux problèmes économiques et sociaux qui pèsent sur l’Algérie, le régime préfère inventer des succès imaginaires, manipuler les chiffres et faire des promesses sans lendemain. Cette stratégie montre une volonté de maintenir un contrôle strict sur une population de plus en plus désabusée, en la traitant comme si elle était naïve, capable d’avaler n’importe quelle fable sortie des hautes sphères du pouvoir.

En fin de compte, cette déclaration du président algérien est le reflet de la déliquescence du discours politique en Algérie. Le fossé entre un régime enfermé dans ses propres illusions et un peuple qui a cessé de croire à ces mensonges depuis longtemps ne fait que s’élargir. En plaçant l’Algérie au rang de troisième économie mondiale, cette marionnette malheureuse démontre que, pour elle et ses semblables, la vérité n’a que peu d’importance face à l’impératif de maintenir leur emprise sur un pays où la réalité elle-même est devenue un ennemi à combattre.

L’Algérie, troisième économie mondiale ? Assurément pas. Mais première en matière de déni de réalité ? Sans le moindre doute.









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