samedi, septembre 14, 2024
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Mehdi Ghezzar : intervention du Club des avocats au Maroc

Mehdi Ghezzar : intervention du Club des avocats au Maroc

À la suite des propos jugés « antisémites et diffamatoires » tenus par Mehdi Ghezzar, le Club des Avocats au Maroc (CAM) a officiellement déposé, ce mercredi 28 août, un signalement auprès du Parquet de Paris (au procureur de la République française). L’objectif de cette démarche est de demander l’engagement de poursuites judiciaires contre le chroniqueur pour ses déclarations qui, selon le CAM, enfreignent plusieurs dispositions légales en France. Voici une analyse détaillée des éléments de ce signalement.

Le Club des Avocats au Maroc rappelle que les faits remontent au 25 août 2024, lors d’une intervention de Mehdi Ghezzar sur le plateau de la chaîne algérienne AL24 News. Pendant cette émission, Ghezzar a tenu des propos qu’il a lui-même qualifiés de graves, ciblant directement le Royaume du Maroc. Il a notamment affirmé que, dans le contexte du conflit entre Israël et le Hamas palestinien, le peuple marocain n’aurait pas le droit de manifester son soutien à Gaza, en raison d’un supposé décret royal interdisant de telles manifestations.

Ghezzar a également relayé des affirmations erronées, approuvant les propos du présentateur de l’émission qui soutenait que ce décret avait été initié par André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI, en précisant à tort qu’Azoulay serait Israélien. Il a ajouté que le Maroc serait sous l’influence d’un « régime sioniste », qu’il accuse de manipuler les médias et les réseaux sociaux pour diffuser de la désinformation.

Dans le document adressé au procureur de la République française, le CAM souligne la gravité des propos tenus par Mehdi Ghezzar. Ces déclarations sont qualifiées non seulement d’antisémites, mais également de diffamatoires à l’égard du Royaume du Maroc. Le Club des Avocats au Maroc insiste sur le fait que ces propos encouragent la haine raciale et incitent à la discrimination, en violation des articles 23 et 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

Le CAM pointe spécifiquement la « provocation à la discrimination » comme l’une des infractions commises par Mehdi Ghezzar. En vertu de l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881, il est stipulé que « ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement ». En qualifiant le Maroc d’« État sioniste » et en le comparant à un pays de « pédophilie et de drogue », le Club des Avocats au Maroc estime que Ghezzar a directement incité à la haine contre un groupe de personnes basé sur leur origine nationale et religieuse, ce qui constitue une infraction manifeste.

Le CAM évoque également l’infraction d’injure publique, telle que définie à l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881. Cet article précise que « toute expression outrageante, terme de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait est une injure ». Les termes utilisés par Mehdi Ghezzar, comme « État voyou » ou ses insinuations selon lesquelles le Maroc serait un pays de « pédophilie » et de « drogue », sont considérés comme des injures publiques graves, dirigées contre une nation entière et ses citoyens. Selon le Club des Avocats au Maroc, ces propos ne reposent sur aucune preuve concrète et sont donc répréhensibles au sens de la loi.

Le CAM place également ces propos dans un contexte plus large, rappelant l’importance de lutter contre l’antisémitisme et la discrimination sous toutes leurs formes. À ce titre, le Club des Avocats cite les récentes déclarations du Président Emmanuel Macron, qui, dans un discours prononcé le 25 août 2024, a souligné que la lutte contre l’antisémitisme est un « combat sans fin ». Le président a réaffirmé l’engagement de la République française à combattre fermement toute forme de discours haineux et discriminatoire, y compris ceux à caractère antisémite, qui menacent la cohésion nationale. Le Club des Avocats au Maroc s’appuie sur ces propos pour renforcer la légitimité de sa demande auprès du Parquet de Paris.

Le Club des Avocats au Maroc conclut son signalement en exhortant le Parquet de Paris à examiner avec attention les faits rapportés et à engager les poursuites judiciaires appropriées à l’encontre de Mehdi Ghezzar pour les infractions mentionnées. Le CAM précise également qu’il se réserve le droit de se constituer partie civile devant le Tribunal Correctionnel de Paris afin de poursuivre ces actions en justice.

« Au vu de ces éléments, le Club des Avocats au Maroc vous prie de bien vouloir examiner ce signalement et d’engager les poursuites appropriées à l’encontre de Monsieur Mehdi Ghezzar pour les infractions susmentionnées. Le CAM se réserve également le droit de se constituer partie civile devant le Tribunal Correctionnel de Paris pour ces faits »

Ce signalement marque une étape importante dans la défense de l’honneur et de la dignité du Royaume du Maroc, face à des propos jugés inacceptables, et illustre la détermination du Club des Avocats au Maroc à utiliser tous les moyens légaux à sa disposition pour répondre à ce type d’attaques.





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