vendredi, novembre 22, 2024
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Le Point : le Maroc, un poids lourd dans le football mondial

Le Point : le Maroc, un poids lourd dans le football mondial

Le Point: «Sous l’impulsion du roi Mohammed 6, le Maroc est devenu un poids lourd dans le football mondial»
Le Point
Le média français Le Point souligne la dynamique positive du Maroc ces dernières années : quatrième place lors de la Coupe du monde de football au Qatar, médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris 2024, et première équipe nord-africaine à atteindre le second tour d’une Coupe du monde féminine (et trois victoires consécutives de l’équipe nationale de futsal à la Coupe d’Afrique des Nations de futsal). Ces succès ne sont pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un vaste projet de modernisation du football marocain, visant à se hisser parmi les meilleures nations, non seulement en Afrique, mais aussi à l’échelle mondiale.

Sous l’impulsion du roi Mohammed VI, le Maroc a lancé au début des années 2010 un plan ambitieux pour restructurer et développer son football. Cela inclut la création de nouvelles infrastructures, l’accueil de compétitions internationales, la détection de jeunes talents, et l’intégration des joueurs binationaux. Un centre de formation et un centre national pour les sélections ont été établis à Salé, près de Rabat. Ce complexe, qui porte le nom du souverain, est devenu une source de fierté nationale et a permis d’attirer des joueurs qui, auparavant, étaient réticents à rejoindre l’équipe en raison de l’état vétuste des installations.

Hanif Ben Berkane, journaliste à Foot Mercato et spécialiste du football marocain, revient sur cette transformation. « Les résultats n’ont pas été immédiats, mais des joueurs prometteurs comme Nayef Aguerd et Youssef el-Nesyri ont commencé à émerger de l’Académie. Le projet visait à rendre le football marocain attractif, tant pour les joueurs locaux que pour les binationaux. Le centre de formation offre un encadrement sportif de qualité ainsi que tout le confort nécessaire. Les recruteurs suivent de près les jeunes d’origine marocaine à travers l’Europe, s’inspirant du modèle français dans l’accompagnement des jeunes talents. »

Le complexe de Maamora, souvent comparé à un « Clairefontaine » de haut niveau, est désormais classé parmi les centres de formation les plus modernes au monde. Il dispose de quatre terrains en gazon naturel, trois en synthétique, un terrain couvert, un terrain hybride, une salle de réathlétisation, une piscine olympique en plein air, ainsi qu’un centre de médecine du sport et de la performance avec une salle de cryothérapie, essentielle pour la récupération des athlètes.

« Autrefois, un jeune joueur franco-marocain préférait attendre une opportunité avec l’équipe de France A, explique Hanif Ben Berkane. Aujourd’hui, il voit qu’il a une réelle chance au Maroc, où il bénéficie de conditions optimales pour évoluer et participer aux grandes compétitions, ce qui élimine tout dilemme. »

Ce socle solide a permis au Maroc d’élargir ses équipes nationales, tant chez les jeunes que chez les seniors. En 2019, on comptait sept sélections masculines, féminines et de futsal ; ce nombre est passé à 18, toutes utilisant le centre de formation.

Sur le plan du football féminin, le Maroc a réalisé un bond en avant à partir d’un système jusque-là amateur et embryonnaire. Un conseiller de la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) confie au Point : « Nous avons mis en œuvre un véritable plan Marshall, avec 60 millions d’euros investis dans ce domaine. Cela inclut le financement des clubs, des staffs et des joueuses, avec des salaires plus élevés que le revenu minimum en vigueur au Maroc, afin de valoriser la place des femmes à travers le football. »

Grâce à cette nouvelle crédibilité, le Maroc est devenu un acteur clé sur le continent africain. La Confédération africaine de football (CAF) s’appuie désormais fortement sur le pays. « À ce jour, 45 partenariats ont été établis avec 54 fédérations, précise le conseiller. Nous proposons également la licence d’entraîneur CAF A, avec chaque année une promotion de 15 coachs marocains et 15 coachs issus d’autres pays africains. Le Maroc est le seul pays à offrir ce diplôme. De plus, le Maroc a été le premier à introduire l’arbitrage vidéo sur le continent. »

L’organisation de tournois majeurs est considérée par de nombreux observateurs comme l’aboutissement de ces efforts. Bien que le Maroc ait dû renoncer à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2015 en raison de l’épidémie d’Ebola, il est désormais en lice pour accueillir la CAN 2025, et surtout la Coupe du monde 2030, en partenariat avec l’Espagne et le Portugal. Pour cette occasion, un stade gigantesque de 115 000 places qui inquiète l’Espagne est prévu dans la région de Casablanca, en plus d’autres infrastructures modernes.

« Nous avions déjà des stades capables d’accueillir une Coupe d’Afrique, poursuit le conseiller de la fédération. Ce sera la sixième candidature du pays pour organiser une Coupe du monde. Cela apportera au Maroc des avancées majeures en termes de transports, avec de nouveaux trains, avions et aéroports modernisés… Mais au-delà du football, ce qui marquera les esprits, c’est l’hospitalité marocaine. »

Cependant, un point noir subsiste pour les supporters marocains : l’absence d’un titre majeur sur la scène continentale. Depuis 1976, les Lions de l’Atlas n’ont pas remporté la Coupe d’Afrique des Nations. L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, en prélude à la Coupe du monde 2030, est attendue avec impatience. Le Maroc devra non seulement se distinguer par la qualité de ses infrastructures, mais aussi par ses performances sur le terrain. Le défi est de taille pour l’équipe nationale.




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