vendredi, novembre 22, 2024
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Maroc : trop faible densité du personnel de santé en milieu rural

Maroc : trop faible densité du personnel de santé en milieu rural

La Banque africaine de développement (BAD) a récemment procédé à une évaluation approfondie de la seconde phase du programme de généralisation de la couverture sociale au Maroc, un programme qui s’est achevé le 30 juin dernier. Cette évaluation a mis en lumière un certain nombre de réussites, mais a également révélé des défis persistants, notamment en ce qui concerne la disponibilité du personnel de santé en milieu rural. En effet, en 2022, la densité du personnel médical dans ces zones reculées était alarmante, avec seulement 0,54 médecin pour 1.000 habitants.

Le programme de généralisation de la couverture sociale, soutenu par la Banque africaine de développement, vise plusieurs objectifs clés : l’extension de la protection sociale à un plus grand nombre de Marocains, la facilitation de la transition du secteur informel vers l’économie formelle, la création d’opportunités d’emploi de qualité, et le renforcement de l’inclusion sociale. Bien que le gouvernement marocain ait jusqu’à la fin de l’année pour soumettre son rapport d’audit à la Banque africaine de développement, la Banque a d’ores et déjà exprimé sa satisfaction quant à la mise en œuvre de ce programme. Selon un article publié par L’Économiste le lundi 19 août, la Banque africaine de développement a souligné l’efficacité avec laquelle le programme a été déployé, notamment en période post-crise.

L’une des principales réussites mises en avant par la Banque africaine de développement concerne la rapidité de la réponse apportée en situation de crise. Le programme a été approuvé le 5 juillet 2023, mis en vigueur dès le 27 novembre 2023, et le prêt de 149 millions d’euros accordé par la Banque africaine de développement a été débloqué rapidement, dès le 5 décembre 2023. Ces délais courts témoignent de la réactivité du gouvernement marocain et de la coordination efficace entre les différentes parties prenantes.

Le programme Awrach 2, qui fait partie de cette initiative, a également montré des résultats significatifs. Un total de 103.097 emplois ont été créés, dont 81.754 grâce à des chantiers temporaires au niveau territorial et 21.343 à l’échelle nationale. Ce programme a également permis l’élargissement du régime de retraite aux travailleurs non-salariés (TNS) éligibles, ainsi qu’une amélioration notable du taux de couverture médicale de base. Selon l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), ce taux atteignait 84,06% en 2022, une avancée significative vers l’universalisation de la couverture médicale au Maroc.

En outre, la gestion de la protection sociale est devenue plus efficiente, avec une meilleure insertion des personnes non diplômées qui ont perdu leur emploi durant la crise sanitaire liée au Covid-19. Le programme a également promu le développement des initiatives entrepreneuriales et le soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), contribuant ainsi à une meilleure inclusion économique.

Cependant, malgré ces avancées, la Banque africaine de développement a exprimé ses préoccupations concernant la faible densité du personnel de santé en milieu rural, un problème persistant qui menace de compromettre les objectifs globaux du programme. En réponse à ce défi, le gouvernement marocain a décidé de prendre des mesures fortes. Dès la rentrée de septembre prochain, tous les étudiants en médecine, ainsi que les infirmiers et techniciens de santé diplômés des Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS), seront obligés de travailler pendant une durée de trois ans dans des régions éloignées et difficiles d’accès. Cette mesure vise à remédier au déséquilibre entre les zones urbaines et rurales en matière de disponibilité des services de santé.

En ce qui concerne la poursuite du financement du programme, la Banque africaine de développement a souligné que cet aspect devra être définitivement réglé d’ici la fin de l’année 2026. Ce délai correspond à une année après l’entrée en vigueur complète de la généralisation de la couverture sociale, prévue pour 2025. Pour garantir la durabilité de cette initiative, la prochaine loi de Finances devra intégrer les besoins de financement nécessaires à la poursuite et à l’achèvement du programme, assurant ainsi que les objectifs de protection sociale et d’inclusion économique soient atteints de manière pérenne.




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