Sahara marocain : l’Algérie est en colère contre la France
Sahara marocain : l’Algérie est en colère contre la France
Réaction anticipée de l’Algérie à l’annonce française
Ce jeudi, l’Algérie a réagi avec anticipation à l’annonce imminente du soutien officiel de la France à la proposition d’autonomie du Sahara occidental marocain, sous souveraineté marocaine. Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères a vivement critiqué la France, la rendant «entièrement responsable des conséquences résultant de cette décision».
Détails de la position algérienne
Avant même que la France ne confirme officiellement son soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara atlantique, l’Algérie a exprimé sa «profonde désapprobation» envers une décision qu’elle qualifie d’«inattendue» et «contre-productive». Le communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé l’initiative de Paris de soutenir le plan d’autonomie proposé par le Maroc, affirmant que le gouvernement algérien «tirera toutes les conséquences qui découleront de cette décision».
Responsabilité et accusations
Dans son communiqué, la diplomatie algérienne a déclaré que le gouvernement français assume «seul la pleine et entière responsabilité» des conséquences de sa décision. Alger a également souligné que «la décision a été officiellement communiquée aux autorités algériennes par les autorités françaises ces derniers jours». Selon l’Algérie, «la décision française relève manifestement d’un calcul politique douteux, d’un apriori moralement contestable et de lectures juridiques que rien ne conforte et rien ne justifie».
Impact sur le règlement pacifique
Selon le ministère algérien, la position française ne permettrait pas de «réunir les conditions d’un règlement pacifique de la question» du Sahara occidental. La diplomatie algérienne a ajouté que cette démarche est «d’autant plus malvenue qu’elle émane d’un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies».
Amélioration des relations franco-marocaines
Alors que les relations diplomatiques entre la France et le Maroc se sont améliorées ces derniers mois, Paris a ouvert la voie à une reconnaissance politique en affirmant reconnaître économiquement la marocanité du Sahara atlantique. À la veille de sa rencontre avec son homologue marocain à Paris, Stéphane Séjourné avait souligné cette position en avril dernier, laissant le volet diplomatique de la reconnaissance aux chefs d’État.
Déclarations de Stéphane Séjourné
«Je l’ai dit à Rabat [le 26 février, ndlr], que nous avons reconnu le fait que le Maroc développe économiquement cette zone. Nous allons même plus loin en faisant venir des opérateurs publics pour la développer avec eux», avait déclaré Stéphane Séjourné dans une interview accordée à France 24 et RFI en avril 2024.
Réactions précédentes de l’Algérie
Cette nouvelle révélation de l’Algérie, par son indignation, s’ajoute aux précédentes colères diplomatiques suite au soutien européen au Maroc. Avant Paris, Madrid avait également suscité la colère d’Alger après l’officialisation de la position espagnole favorable au Maroc par le gouvernement Sánchez en mars 2022. En réaction, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Madrid pour consultations et suspendu le Traité d’amitié et de bon voisinage entre les deux pays.
Soutien international au Maroc
Parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, la France deviendrait ainsi le deuxième pays à reconnaître la souveraineté du Maroc sur son Sahara occidental, après les États-Unis en décembre 2020. Quelques jours avant cette récente colère algérienne, l’ambassadrice des États-Unis en Algérie, Elizabeth Moore Aubin, avait mis les points sur les i en réaffirmant la position de son pays, qualifiant cette reconnaissance de «fait historique».
En bref…
L’anticipation de l’annonce française par l’Algérie et la réaction vigoureuse de son ministère des Affaires étrangères illustrent les tensions persistantes autour de la question du Sahara occidental marocain. La position de la France pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations diplomatiques entre Paris, Alger, et Rabat, ainsi que sur le processus de résolution du conflit artificiel autour du Sahara occidental marocain, entretenu par l’Algérie pour faire oublier le Sahara oriental marocain, annexé par la France et offert à l’Algérie française. L’Algérie continue donc d’entraver le règlement de ce conflit en refusant de retourner aux tables rondes et en refusant le contenu des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
À ce jour, ni la France ni le Maroc n’ont encore commenté cette nouvelle. L’Algérie a anticipé l’annonce officielle française en publiant sa réaction épidermique en avance. Les prochaines semaines devraient offrir davantage de détails sur cette évolution récente d’un conflit artificiel qui n’a que trop duré.