vendredi, juin 28, 2024
International

«Le renard du Sahara» visé par un mandat d’arrêt de la CPI

«Le renard du Sahara» visé par un mandat d’arrêt de la CPI

Le chef terroriste Iyad Ag Ghali («le renard du Sahara») visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI)

Iyad Ag Ghali, également connu sous le nom d’Abū al-Faḍl, est un militant islamiste touareg originaire de la région de Kidal au Mali. Il a été actif dans les rébellions touaregs contre le gouvernement malien depuis les années 1980, notamment au début des années 1990. En 1988, il a fondé le Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad.

Le 21 juin 2024, la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI) a, à la demande du Procureur, émis un mandat d’arrêt contre Iyad Ag Ghali. Il est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis à Aguelhok et à Tombouctou, dans le nord du Mali, où les corps de 40 militaires exécutés avec les mains liées derrière le dos ont été découverts entre 2012 et 2013.

Iyad Ag Ghali est considéré comme le chef terroriste le plus dangereux d’Al-Qaïda en Afrique. Il est également accusé d’avoir orchestré l’enlèvement de dizaines de citoyens occidentaux, qui n’ont été libérés qu’après le paiement de rançons exorbitantes. Il est poursuivi pour des actes de torture, de persécution pour des motifs sexistes et religieux, de détention illégale, de viols et de violences sexuelles, d’actes inhumains et d’attaques contre des bâtiments religieux.

Iyad Ag Ghali a disparu des radars pendant près de 7 ans, avant de réapparaître en 2023 par le biais d’un enregistrement audio publié par « l’institution Zallaka », la branche médiatique d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Plusieurs rapports indiquent des liens entre ce chef terroriste et les services de renseignement algériens. Son retour médiatisé récent est expliqué par la nouvelle situation dans la région, après que l’Algérie a perdu sa capacité à agir, surtout après les changements de l’équilibre des forces au Sahel.

Cette situation est aggravée par l’échec de l’armée française déployée dans la région et les coups d’État dans plusieurs pays voisins, qui sont désormais hostiles au régime militaire algérien.

Selon diverses sources, le retour médiatisé d’Ag Ghali a été orchestré par le régime algérien afin d’utiliser le chef terroriste dans ses conflits avec des pays voisins, dont le Mali et le Niger.

Les relations entre le régime militaire algérien et ces pays se sont détériorées et s’orientent vers une escalade, après des rapprochements entre des pays du Sahel et le Maroc, ainsi que leur désir de rejoindre l’initiative Atlantique lancée par le Roi Mohammed VI.

Plusieurs rapports de différents services de renseignement, relayés par les médias, avaient indiqué par le passé que l’organisation terroriste faisait parler d’elle chaque fois que les dirigeants algériens avaient besoin de ses services.

Ainsi, en 2021, l’adjoint des services secrets algériens avait rencontré le chef terroriste Iyad Ag Ghali en Algérie, à l’est de la région de Tinzaouatine, à la frontière avec le Mali, suite à une escalade des tensions dans la région du Sahel.