L’Algérie, inquiète du soutien émirati au Maroc, menace l’Espagne
L’ALGÉRIE, INQUIÈTE DU SOUTIEN ÉMIRATI AU MAROC, MENACE L’ESPAGNE
L’Algérie, inquiète du soutien des Émirats arabes unis au Maroc, menace encore de « couper le gaz » à l’Espagne
Le potentiel rachat des parts du groupe Naturgy, spécialisé dans l’énergie, par un fonds d’investissement émirati, a provoqué une réaction épidermique excessive de la part du régime algérien. L’Algérie est allée jusqu’à menacer d’interrompre ses livraisons de gaz à l’Espagne si cette transaction se réalisait.
Naturgy, multinationale espagnole, détient 49% de Medgaz, le principal gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, ainsi que des contrats importants avec Sonatrach, l’entreprise algérienne qui alimente l’Espagne en gaz via ce pipeline.
La crise entre l’Algérie et l’Espagne a repris vigueur après le report de la visite en Algérie du ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, en février 2024. Cette situation intervient après une période de calme apparent.
Bien que l’Algérie ait cherché à normaliser ses relations avec l’Espagne après une période de rupture et des tentatives de « punir » l’Espagne qui se sont révélées totalement infructueuses, les dirigeants algériens ont pris de nouvelles mesures, ouvrant un nouveau front de tension avec l’Espagne à travers les Émirats arabes unis (EAU), allié du Maroc. À noter pour l’anecdote qu’en 1975, Mohammed ben Zayed Al Nahyane (MBZ), âgé à peine de quatorze ans, a pris part à la Marche verte. Il est maintenant président des Émirats arabes unis et l’émir d’Abou Dabi depuis 2022.
Les autorités algériennes menacent désormais d’arrêter les livraisons de gaz à l’Espagne si Naturgy cède ses actions à une entreprise émiratie. Cependant, ces menaces pourraient être vaines, car l’Algérie est liée à l’Espagne par des contrats d’approvisionnement en gaz jusqu’en 2032, et toute rupture de ces accords pourrait entraîner d’importantes compensations financières. Sans compter qu’en faisant cela, l’Algérie apparaîtra comme un partenaire qui n’est pas du tout fiable. Rien que le fait d’avoir exposé cette « menace » entraînera des réactions proactives de l’Espagne.
Cette escalade révèle encore une fois la doctrine du régime algérien, qui considère comme des ennemis tous les pays qui ne soutiennent pas sa position concernant le Sahara atlantique marocain.
Cette tension s’ajoute à d’autres crises diplomatiques que l’Algérie a provoquées avec plusieurs pays, dans le but de les pousser à revoir leurs positions sur le Sahara marocain. Cependant, cette stratégie n’a fait qu’accroître les tensions sans obtenir le moindre résultat concret.
Un rapport interne des propres services de renseignement algériens reconnaît l’échec de cette « politique archaïque » et préconise un changement de cap. L’Algérie cherche désormais à renouer avec ses alliés traditionnels et à attirer de nouveaux investissements étrangers, mais ses efforts se heurtent à des obstacles, notamment le désintérêt croissant de ses partenaires historiques comme la Russie.