vendredi, novembre 22, 2024
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Maroc: un nombre considérable de pharmacies au bord de la faillite

MAROC: UN NOMBRE CONSIDÉRABLE DE PHARMACIES AU BORD DE LA FAILLITE

La situation des pharmacies au Maroc est actuellement préoccupante, avec près de 4 000 officines, soit environ un tiers de l’ensemble des pharmacies en activité, risquant la faillite. Cette information provient du journal arabophone Assabah, qui rapporte les discussions lors du sixième congrès de l’association des pharmaciens, Mpharma, tenu samedi.

Les pharmaciens réunis ont identifié plusieurs facteurs contribuant à cette crise imminente. Un des éléments majeurs est l’absence d’un modèle économique spécifique à la profession pharmaceutique. Le modèle actuel est considéré comme obsolète, ne tenant pas compte des évolutions significatives tant au niveau national qu’international dans le secteur.

Le président de l’association des pharmaciens, cité par le quotidien arabophone Assabah, a souligné que malgré une augmentation de la marge brute du bénéfice des pharmaciens, portée à 34%, leurs revenus ont connu une régression notable. Cette situation découle principalement de la baisse des prix de nombreux médicaments sur le marché et de la stagnation du volume des ventes.

L’impact de ces deux facteurs combinés se traduit par des difficultés financières considérables pour de nombreuses pharmacies, certaines se trouvant même au bord de la faillite.




Le président de l’association a mis en lumière le constat alarmant que le modèle économique actuel ne permet pas d’améliorer la situation financière des acteurs clés du secteur, qui représentent pourtant un maillon essentiel de la chaîne de la santé.

Face à cette réalité, le président de l’association des pharmaciens propose une révision du modèle actuel et préconise l’adoption d’un nouveau modèle économique. Celui-ci devrait permettre aux pharmaciens de diversifier leurs activités, allant au-delà de la simple vente de médicaments.

Par exemple, les pharmaciens pourraient assurer le suivi et l’accompagnement des personnes atteintes de maladies chroniques, fournir des conseils, effectuer des diagnostics rapides, envisager la substitution de médicaments, et même instaurer une indemnité pour la permanence.

Cette approche permettrait aux pharmaciens de diversifier leurs sources de revenus tout en contribuant à soulager la pression sur le système de santé et à promouvoir la prévention des maladies.

Par ailleurs, les pharmaciens ont également soulevé des problèmes tels que la vente de médicaments en ligne, soulignant l’incapacité des autorités à mettre fin à ces pratiques illégales, qui représentent également un risque pour la santé des citoyens.




En conclusion, la situation critique des pharmacies au Maroc, avec un tiers d’entre elles risquant la faillite, met en lumière la nécessité urgente d’une refonte du modèle économique actuel. Les pharmaciens, réunis lors du sixième congrès de l’association Mpharma, ont clairement identifié les lacunes de l’approche actuelle, marquée par l’absence d’adaptation aux évolutions du secteur pharmaceutique à l’échelle nationale et mondiale.

La régression des revenus malgré l’augmentation de la marge brute du bénéfice souligne l’urgence d’une transition vers un modèle économique plus dynamique et diversifié. Les propositions du président de l’association, telles que le suivi des maladies chroniques, les conseils aux patients, les diagnostics rapides, la substitution de médicaments et d’autres activités complémentaires, ouvrent des perspectives prometteuses.

Cependant, la résolution des problèmes actuels ne peut se faire sans une action coordonnée des autorités pour lutter contre les pratiques illégales telles que la vente de médicaments en ligne, mettant ainsi en danger la santé publique. En repensant le rôle des pharmacies et en adoptant un modèle économique plus adaptable, le secteur pharmaceutique marocain pourrait non seulement surmonter ses défis actuels mais également jouer un rôle accru dans la promotion de la santé et la prévention des maladies. La collaboration entre les pharmaciens, les autorités et d’autres parties prenantes devient impérative pour assurer un avenir plus stable et prospère pour cette profession cruciale.