vendredi, septembre 20, 2024
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Banque mondiale : impact du séisme modéré sur l’économie

BANQUE MONDIALE, L’IMPACT DU SÉISME DEVRAIT ÊTRE MODÉRÉ SUR L’ÉCONOMIE MAROCAINE

D’après l’analyse préliminaire de la Banque mondiale, on peut anticiper que l’impact du récent séisme sur l’économie marocaine sera relativement limité. Cependant, la croissance économique devrait subir des contraintes au cours des trois prochaines années, entraînant simultanément une augmentation de l’endettement.

Dans son dernier rapport sur la situation économique dans la région MENA, la Banque mondiale a examiné les répercussions du séisme survenu au Maroc le 8 septembre dernier. Les experts de l’institution estiment globalement que cette catastrophe aura un effet macroéconomique plutôt modeste sur l’économie nationale.

La Banque mondiale précise que les perturbations potentielles dans le secteur du tourisme, par exemple, seront de courte durée. Cependant, il convient de noter que la Banque mondiale n’a pas encore effectué une évaluation exhaustive de l’impact complet de cette catastrophe naturelle au moment de la rédaction de ce rapport.

Le rapport de la Banque mondiale met en évidence que les preuves empiriques indiquent que les catastrophes dans les pays en développement entraînent une diminution de la croissance à court terme et une augmentation de l’endettement à moyen terme, principalement pour financer la reconstruction.

Les économistes de l’institution ont analysé 282 catastrophes naturelles, telles que des inondations, des tremblements de terre, des sécheresses, des tempêtes, des glissements de terrain, des événements volcaniques, des températures extrêmes et des incendies, sur la période de 1960 à 2019, dans 86 pays en développement où les dommages ont excédé 1% du PIB. Ils ont comparé les tendances de la dette publique et de la croissance économique entre les économies touchées et celles non touchées, sur une période de trois ans avant et trois ans après la catastrophe.

Les résultats de ces analyses révèlent qu’au cours de l’année de la catastrophe, la croissance du PIB dans les économies touchées est en moyenne inférieure d’environ 1,3 point de pourcentage par rapport aux économies non touchées. Toutefois, la croissance tend à se rétablir au cours des trois années suivant la catastrophe, avec une hausse d’environ 0,9 point de pourcentage la première année, de 0,8 point de pourcentage la deuxième année, et d’environ 0,5 point de pourcentage la troisième année.

D’autre part, la dette publique a tendance à augmenter après une catastrophe, probablement en vue de financer la reconstruction, comme le souligne la Banque mondiale. Ainsi, la croissance de la dette publique augmente d’environ 2 points de pourcentage l’année de la catastrophe, de près de 4 points l’année suivante, et d’environ 3 points de pourcentage au cours des deux années suivantes.

Selon la Banque mondiale, la croissance au Maroc devrait s’accélérer pour atteindre 2,8% en 2023, comparé à 1,3% en 2022. Cette performance relative du Maroc s’explique en partie par le fait qu’il a été moins touché par les perturbations macroéconomiques mondiales par rapport à d’autres pays importateurs de pétrole de la région, en raison de l’amélioration significative de ses conditions d’échange due à la baisse des prix du pétrole en 2023 par rapport à 2022, ainsi qu’à une moindre augmentation de ses coûts d’emprunt.