La femme en Une de «Libération» porte plainte contre le quotidien
TOURIA SARKA, LA FEMME FIGURANT EN UNE DE «LIBÉRATION*», DÉCIDE DE PORTER PLAINTE CONTRE LE QUOTIDIEN NATIONAL FRANÇAIS
*Libération est un quotidien national français paraissant le matin, disponible également dans une version en ligne. Depuis septembre 2020, il intègre un fonds de dotation créé à partir de Altice Média, un groupe détenu par le milliardaire français Patrick Drahi, principal actionnaire de BFM TV.
UNE PHOTO TROMPEUSE DANS LIBÉRATION : TOURIA SARKA PORTE PLAINTE
Touria Sarka, dont la photographie a été prise devant une maison endommagée dans la médina de Marrakech, a pris la décision de déposer une plainte contre le journal français Libération en raison de l’utilisation trompeuse de son image dans la Une du journal consacrée au séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre.
UNE UNE CONTROVERSÉE
La Une de Libération du 11 septembre a choisi la photographie de Touria Sarka pour illustrer le séisme, accompagnée d’une manchette contenant la citation : «Aidez-nous, nous mourrons en silence». Cette mise en page laissait à penser que Touria avait prononcé cette phrase elle-même, ce qui n’était pas le cas. En réalité, une vidéo a montré que Touria Sarka criait «Vive le Roi! Vive Sidna!» au moment de la prise de la photo.
UNE RÉACTION À LA CONTROVERSE
Face à la controverse suscitée au Maroc par cette Une trompeuse, un appel a été lancé sur les réseaux sociaux pour retrouver Touria Sarka et l’informer de l’utilisation de son image et des déformations de ses propos. Elle a exprimé son indignation quant à l’utilisation de son image sans son consentement et à la fausse attribution de propos.
L’ASSISTANCE JUDICIAIRE
Aujourd’hui, Touria Sarka a obtenu une assistance judiciaire, et deux avocats ont pris en charge l’affaire. Me Mourad Elajouti, avocat au barreau de Casablanca, représente la partie marocaine, tandis que Me Robin Binsard, du cabinet Binsard Martine Associés à Paris, représente la partie française.
LA PROCÉDURE CONTRE LIBÉRATION
Dans un communiqué conjoint publié le 20 septembre, les avocats ont annoncé que leur cliente engagerait une procédure contre Libération. Ils ont déclaré que le journal avait attribué à Touria Sarka des propos qu’elle n’avait jamais tenus, ce qui constituait le délit de montage illicite et portait atteinte à sa vie privée.
LES ACCUSATIONS ET LA DEMANDE D’EXCUSES
Les avocats ont souligné que ce photomontage était d’autant plus préjudiciable qu’il semblait suggérer que Touria Sarka était en désaccord avec les autorités marocaines, en particulier après la décision du Maroc de refuser l’aide de la France. Ils ont demandé à Libération de retirer le photomontage de son site internet et de présenter des excuses à Touria Sarka. En l’absence d’une réponse jugée satisfaisante, ils ont menacé de déposer une plainte auprès du Procureur de la République de Paris.
UNE LUTTE POUR L’HONNEUR
Me Binsard a souligné que Touria Sarka ne cherchait pas à obtenir un gain financier, mais plutôt à restaurer son honneur, qui avait été injustement terni par Libération.
LES CONSÉQUENCES LÉGALES
Selon Me Mourad Elajouti, cette infraction est passible d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 15 000 euros.
L’ÉVOLUTION DE LA CONTROVERSE
La légende originale de la photo prise par Fadel Senna, photojournaliste de l’AFP au Maroc, ne faisait pas mention des propos utilisés par Libération dans sa Une, mais évoquait simplement la réaction d’une femme à la destruction de sa maison lors du séisme à Marrakech le 9 septembre 2023. Libération a choisi d’omettre cette légende dans sa quête de sensationnalisme, même s’il a dû faire face à la vidéo montrant Touria Sarka criant «Vive le Roi!» au moment de la prise de la photo. Le journal a tenté de justifier sa décision en imputant la responsabilité de la controverse à l’AFP et à son photographe, qui n’auraient pas indiqué que Touria Sarka criait «Vive le Roi!» dans la légende de la photo. En outre, Libération a expliqué que la phrase «Aidez-nous, nous mourrons en silence» avait été extraite d’un enregistrement audio relayé dans une «boucle WhatsApp» sans vérification adéquate, ce qui était à l’origine d’une mauvaise interprétation de la situation.
CERTAINS MÉDIAS FRANÇAIS MÈNENT DES CAMPAGNES POLITIQUES HAINEUSES VISANT À SERVIR DES INTÉRÊTS PARTICULIERS
Des médias français choisissent de jouer un rôle politique plutôt que professionnel dans le traitement de toutes les questions liées au peuple marocain.
N’OUBLIONS PAS LE JOURNAL «LE MONDE»
À noter que le journal français « Le Monde » avait parlé du séisme avec un tire détestable, non neutre, très orienté : « Amizmiz: «Personne, encore, n’est venu nous aider», occultant le fait qu’il s’agisse d’une région montagneuse, les routes et les chemins de montagne étaient coupés par des éboulements d’énormes rochers. Ce titre n’est pas informatif comme il aurait du l’être avec un titre du type « séisme au Maroc » « tremblement de terre au Maroc », etc. Ce titre choisi est juste une accusation qui a insinué que l’État marocain est incompétent !
N’OUBLIONS PAS LE «JOURNAL» «CHARLIE HEBDO»
Le « journal » français Charlie Hebdo a directement insulté le Roi du Maroc Mohammed 6. Charlie Hebdo a en outre encouragé les citoyens marocains à ne pas contribuer au fonds créé pour collecter des dons financiers suite au séisme au Maroc.
L’instrumentalisation de la souffrance d’une victime du séisme au Maroc par @libe, à l’aide d’un montage illicite et de propos qui ne sont pas les siens, est inacceptable. C’est pourquoi avec @Elajouti nous engagerons les voies de droit afin de rétablir l’honneur de Mme Sarka. pic.twitter.com/pHddrHEVm1
— Robin Binsard (@RobinBinsard) September 21, 2023
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