Un accord entre les Archives du Maroc et les Archives d’Israël
PRÉSERVATION DU PATRIMOINE JUDÉO-MAROCAIN: UN ACCORD SIGNÉ ENTRE LES ARCHIVES DU MAROC ET LES ARCHIVES D’ISRAËL
Les Archives du Maroc et les Archives de l’État d’Israël ont signé, ce mercredi 26 juillet à Rabat, un mémorandum d’entente portant sur le partage d’expérience et de fonds documentaires entre les deux institutions, visant la préservation de la mémoire et du patrimoine judéo-marocains.
Un mémorandum d’entente a été signé aujourd’hui entre les Archives du Maroc et les Archives de l’État d’Israël, ayant pour objectif d’enrichir les fonds documentaires des deux institutions et de promouvoir le partage des expériences dans tous les domaines se rapportant aux archives.
Dans son allocution lors de la cérémonie de signature, Jamaâ Baïda, directeur des Archives du Maroc, a souligné que ce partenariat entre les deux entités, fruit d’un long processus de concertation, est placé «sous d’excellents auspices» au lendemain de la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara.
La coopération entre le Maroc et Israël permettra de combler certaines «lacunes constatées dans les archives relatives au judaïsme marocain qui sont aujourd’hui éparpillées à travers le monde», a relevé M. Jamaâ Baïda, ajoutant que l’institution qu’il dirige a déployé «beaucoup d’efforts pour la réappropriation de ce pan de l’Histoire du Maroc qui a été égratigné, à un moment donné de l’histoire, sous l’effet des tensions géopolitiques ou, parfois, par simple négligence».
Le fonds documentaire relatif à la mémoire judéo-marocaine provient de trois sources principales. Il s’agit du Centre des archives diplomatiques du ministère français des Affaires étrangères, du Mémorial de la Shoah basé à Paris et de l’Alliance israélite universelle, qui recèle des millions d’archives, en grande partie en format numérique. À ce triumvirat s’ajoutent des collections privées offertes aux Archives du Maroc par des personnalités juives ou leurs ayants droit.
Réconcilier les Marocains avec leur Histoire
Ces ressources documentaires, qui éclairent divers aspects de la vie quotidienne des Marocains juifs aux 18ème et 19ème siècles, ainsi que les relations qu’ils entretenaient avec leurs compatriotes musulmans, sont un moyen de «réconcilier les Marocains avec leur Histoire et leur identité plurielle, dont l’affluent hébraïque a été consacré par la Constitution», a soutenu Jamaâ Baïda.
Ruth Avramovitz, directrice des Archives de l’État d’Israël, qui effectue actuellement un déplacement officiel au Maroc, s’est pour sa part réjouie de «l’accueil chaleureux» qui lui a été réservé pour sa toute première visite au Maroc, soulignant que le mémorandum d’entente signé avec les Archives du Maroc constitue «le premier jalon d’une solide coopération pour la préservation de la mémoire commune et la dissémination de la connaissance dans le but de construire un monde meilleur».
Les nouvelles technologies occupent une place de choix dans ce partenariat, a précisé Ruth Avramovitz, citant à titre d’exemple qu’Israël entend partager avec les Archives du Maroc son expérience dans l’usage de l’intelligence artificielle pour optimiser la gestion des archives.