samedi, novembre 23, 2024
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Melilla veut réduire sa dépendance au Maroc

LA VILLE OCCUPÉE DE MELILLA CHERCHE À RÉDUIRE SA DÉPENDANCE VIS À VIS MAROC EN SE TOURNANT VERS L’EUROPE

Eduardo de Castro, le président de la ville de Melilla, a récemment conclu un accord avec le ministère espagnol des Affaires étrangères pour la création d’un bureau au sein de la représentation de l’Espagne auprès de l’Union européenne (UE).

Cette initiative fait partie des efforts déployés par le préside occupé ces dernières années pour réduire sa dépendance à l’égard du Maroc.

La ville de Melilla, une enclave occupée située sur la côte nord-ouest de l’Afrique, a souffert ces dernières années de la fermeture de la douane commerciale marocaine en 2018, ce qui a bloqué le trafic de marchandises et entraîné des pertes économiques importantes pour la ville autonome.

Pour réduire sa dépendance vis-à-vis du Maroc et diversifier son économie, les autorités de Melilla ont décidé de se tourner vers l’Europe.

Dans ce sens, le président de la ville, Eduardo de Castro, a signé un accord avec le ministère des Affaires étrangères pour l’ouverture d’une délégation au sein de la représentation de l’Espagne près de l’Union européenne (REPER).




L’ouverture de ce bureau est vue comme une opportunité pour donner de la visibilité à Melilla et la rapprocher de l’Europe, afin de faire entendre la voix de la ville autonome et de mieux prendre en compte ses intérêts.

Melilla devient ainsi la septième communauté à ouvrir un bureau au sein de la représentation de l’Espagne près de l’Union européenne, après l’Andalousie, Madrid, Castille et León, Castille-La Manche, Galice, les Asturies et Cantabrie.

Cette décision fait suite à deux ans d’efforts, de voyages et de réunions à tous les niveaux pour permettre à Melilla de se faire entendre et de faire valoir ses intérêts au sein de l’Union européenne.

La ville occupée a notamment demandé au gouvernement espagnol de profiter de la présidence de l’Union européenne pour adhérer au Conseil des régions, un organe consultatif important en matière d’investissement et de projets.

Cependant, cette décision ne vient pas sans défis.

En effet, Melilla a perdu des dizaines de millions d’euros suite à l’arrêt du commerce atypique (contrebande) à la frontière avec le Maroc.

C’est une pratique qui permettait à de nombreux habitants de vivre.




Le trafic de passagers du Maroc vers Melilla a également considérablement diminué, passant d’environ 30 000 avant la pandémie de Covid-19, à environ 3 000 actuellement, en raison des restrictions et des contrôles de passeports renforcés aux frontières.

Les deux villes occupées de Melilla et de Sebta ont également demandé au gouvernement espagnol d’engager des démarches pour leur entrée dans l’Union douanière de l’Union européenne, tout en protégeant leur régime économique et fiscal spécial.

Cependant, le gouvernement de Pedro Sanchez hésite à s’engager dans cette voie, craignant de provoquer la colère du Maroc, qui est toujours réticent à faire de Sebta et Melilla des villes plus européennes, car cela compliquerait ses revendications territoriales sur ces territoires.

Melilla, ville occupée située sur la côte nord-africaine, a longtemps connu une forte activité de contrebande avec le Maroc voisin.

En effet, la ville est bordée par une frontière terrestre avec le Maroc et sa proximité avec ce pays a facilité la contrebande de toutes sortes de marchandises, telles que le carburant, la nourriture, les cigarettes et les vêtements.




Cependant, depuis 2018, le Maroc a fermé sa douane commerciale avec Melilla, empêchant le trafic de marchandises et bloquant ainsi l’économie de la ville.

Cette décision a entraîné des pertes financières considérables pour les habitants qui vivaient de la contrebande, et a également réduit considérablement le trafic de passagers entre le Maroc et Melilla, qui était un autre pilier de l’économie locale.

Les habitants de Melilla ont donc cherché des alternatives pour réduire leur dépendance économique vis-à-vis du Maroc. L’ouverture d’un bureau de représentation auprès de l’Union européenne (UE) en est une.

La ville espère ainsi diversifier son économie en nouant des relations commerciales avec l’Union européenne, et en obtenant éventuellement l’adhésion à l’Union douanière européenne tout en maintenant son régime économique et fiscal spécial.

Cependant, cette situation est complexe car elle est liée à un contexte politique particulier.

Le Maroc revendique en effet la souveraineté sur Melilla et Sebta, l’autre ville autonome espagnole sur la côte nord-africaine, considérant ces deux villes comme faisant partie de son territoire.

Par conséquent, l’Espagne doit faire preuve de prudence pour éviter de froisser le Maroc tout en protégeant les intérêts de ces villes occupées.