vendredi, novembre 22, 2024
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Maroc: appels à stopper les abattages des animaux errants

DES ASSOCIATIONS DE PROTECTION ANIMALE ADRESSENT UNE LETTRE AU GOUVERNEMENT POUR STOPPER LES ABATTAGES DES ANIMAUX ERRANTS

Le Collectif des associations marocaines de protection animale, composé de 24 associations, a adressé cette semaine une lettre au gouvernement, l’exhortant à mettre fin aux pratiques d’abattage et d’empoisonnement des chiens et chats errants.

Dans sa lettre, le Collectif se dit « profondément choqué et indigné par la situation que vivent, actuellement, les animaux des rues dans notre Royaume ».

Il rappelle qu’une convention cadre a été signée en 2019 entre le ministère de la Santé, l’ONSSA et l’Ordre des vétérinaires, sous l’égide du ministère de l’Intérieur, dans le but d’instaurer la TNVR (capture, stérilisation, vaccination et remise en liberté).

Pourtant, la TNVR, capable de mettre un terme aux maladies telles que la rage et d’autres zoonoses, n’a toujours pas été mis en pratique, regrette le Collectif.

« Ce constat laisse place à des opérations brutales et inhumaines, de capture et d’abattage des animaux à travers tout le pays, incluant ceux déjà stérilisés, vaccinés et identifiés.

Cette situation donne, également, une image totalement dégradée et dépréciée de notre pays aux yeux de ceux qui en sont témoins (…) notamment les enfants qui assistent, traumatisés, à des scènes de violence extrême », lit-on dans la lettre.




« Visibles de toutes et tous, ces scènes choquent, également, les touristes qui en sont, malgré eux et de plus en plus souvent, les spectateurs effarés et indignés.

Ceux-ci s’en font, alors, l’écho auprès des médias internationaux qui dénoncent, à leur tour et avec force, cette situation qui porte un tort considérable à notre pays, à sa fréquentation touristique et à la vision de modernité dans laquelle il s’inscrit », continue-t-on de même source.

Désavouant « avec force ces dérives inadmissibles de mise à mort de ces animaux, soit en les tuant par empoisonnement ou tirs à balles réelles, soit en les laissant mourir de faim et/ou de soif soit en les capturant de manière effroyable », le Collectif fait remarquer que ces mises à mort sont, de surcroît, totalement inefficaces pour maîtriser la population canine.

En effet, des études de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) confirment, en effet, que toute réduction de la population canine ou féline par mortalité, est rapidement compensée par une meilleure reproduction et un meilleur taux de survie.

En d’autres termes, quand les chiens et les chats sont retirés d’un territoire, l’espérance de vie des survivants augmente, car ils ont un meilleur accès aux ressources.




Pour toutes ces raisons, le Collectif demande ainsi au gouvernement d’intervenir pour l’arrêt immédiat des opérations de capture et d’abattage des animaux des rues, et l’application du programme TNVR (capture, stérilisation, vaccination et remise en liberté), qui est la seule méthode fiable et ayant fait ses preuves au niveau international, pour protéger d’une manière éthique tous les citoyens du Royaume.

Le Collectif souhaite aussi de voir les associations de protection animale, officielles et historiques, intégrées dans ce processus. « Stopper la violence envers les animaux des rues et rendre illégal leur abattage systématique, mettrait fin à 60 années de pratique de l’abattage – qui ont été un échec cuisant dans l’éradication de la rage et autres zoonoses et dans la protection de la Santé Publique – et contribuerait, sans doute, à développer l’empathie envers les animaux mais aussi entre les humains, eux-mêmes.

C’est à ce prix que nous pourrons créer une société plus juste, plus éthique, plus inclusive et qui protégerait davantage la santé physique et mentale de chaque citoyen », conclut la lettre.