vendredi, novembre 22, 2024
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Maroc: vers une augmentation de 5% du salaire minimum

LE GOUVERNEMENT PROMET UNE AUGMENTATION DE 5% DU SALAIRE MINIMUM EN SEPTEMBRE PROCHAIN

Le gouvernement s’est engagé sur une augmentation de 5% du salaire minimum dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales, tout comme dans l’agriculture. C’est ce qu’a annoncé, le dimanche 30 avril, Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, dans une allocution qui a dressé un bilan d’étape de son département.

Younes Sekkouri





Dans une allocution à l’occasion de la célébration de la Fête du 1er Mai, dressant un bilan de l’action de son département, Younes Sekkouri a indiqué que le gouvernement se mobilisera pour que les employeurs appliquent cette augmentation en septembre 2023, ajoutant que l’Exécutif a oeuvré, l’année dernière, pour l’augmentation du salaire minimum dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales de 5 et 10%, en application de ses engagements dans le cadre du dialogue social.

Dans sa déclaration, le ministre a également évoqué le sujet des pensions de retraite, rappelant que le gouvernement a travaillé sur la résolution d’une problématique touchant plus de 80% des retraités qui étaient privés de leurs pensions, à savoir le seuil de cotisation de 3.240 jours auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), soit l’équivalent de 11 ans, notant que l’Exécutif a ramené ce seuil à 1.320 jours de cotisation, soit environ 4 ans de travail seulement.

«Plus que cela, nous avons œuvré pour assurer la récupération des cotisations payées par l’employeur pour cette frange de citoyens et citoyennes», a-t-il dit.

Younes Sekkouri a également vanté l’action de son département au niveau du climat social au sein des unités de production, précisant que ce dernier avait mené un nombre important de visites de contrôle au cours de l’année sociale écoulée, et ce dans le cadre du respect de la loi, de sa primauté et de sa bonne application.




Les licenciements explosent

Ainsi, 57.884 litiges individuels ont été traités, 65.450 plaintes sur 129.383 ont été réglées (51%), et 4.930 salariés licenciés ont été réintégrés, a-t-il fait savoir.

Il a ajouté que par nature, les plaintes liées aux licenciements viennent en tête des litiges réglés au cours de l’année sociale (54.487 plaintes, soit 42%), suivies de celles relatives aux salaires (27.815 plaintes, 21%), à la durée du travail (14.229 plaintes, 11%), puis au contrat et à l’organisation du travail (11.817 plaintes, 9%).

Le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences a en outre indiqué qu’au cours de cette période, les interventions de l’Inspection du travail ont empêché le déclenchement de 484 grèves dans 473 établissements, de même qu’elles ont permis de dresser 282 procès-verbaux de règlement total (58%) et 119 procès-verbaux de règlement partiel (24%), outre l’établissement de 71 protocoles d’accord (5%).

S’agissant des contentieux collectifs du travail traités au niveau d’autres mécanismes de réconciliation, il a précisé que 60 litiges sur 157 ont été réglés au niveau des commissions provinciales d’enquête et de conciliation, ajoutant que sur les 24 litiges soumis à la commission nationale d’enquête et de conciliation, 7 ont été réglés.




Une mise à jour du Code du travail

Concernant la révision du Code du travail, le ministre a promis qu’elle sera bientôt lancée, notant que le Code du travail n’a pas été mis à jour depuis près de deux décennies.

Ce chantier législatif sera l’occasion de rapprocher les points de vue des représentants des travailleurs et des employeurs afin d’accompagner l’investissement nécessaire à la création et à la protection de l’emploi, a-t-il relevé.

Pour ce qui est de la loi organique définissant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève, le ministre a affirmé que son département travaille «depuis un certain temps à son élaboration dans un cadre consensuel, responsable et conforme aux dispositions de la Constitution».

Et de préciser que cette loi organique est à même d’établir une relation équilibrée ayant pour priorités la préservation des droits des travailleurs à exercer le droit de grève, sans porter atteinte aux droits légitimes à l’exercice de la liberté de travail et aux priorités de l’économie nationale, comme c’est le cas dans la plupart des pays du monde.