Rabat : un vrai procès pour un faux avocat
RABAT : UN VRAI PROCÈS POUR UN FAUX AVOCAT
Le Tribunal de première instance de Rabat a prononcé son verdict dans l’affaire du faux avocat célèbre pour exercice illégal de la profession.
Comme prévu, l’individu a été condamné à trois ans de prison ferme et une amende de 3000 dirhams.
Sa complice, qui s’est avérée être son épouse, a quant à elle été condamnée à un an de prison avec sursis.
Les charges retenues contre eux étaient respectivement l’escroquerie et l’usurpation d’identité, réglementées par la loi, ainsi que la participation à une fraude caractérisée.
Au cours du procès, le faux avocat n’a bénéficié d’aucun soutien de la part d’un avocat, étant donné que la corporation avait refusé de le défendre.
Il a donc dû présenter une requête pour se défendre.
L’individu avait profité de l’ouverture du nouveau Palais de Justice de Rabat en 2022 pour se draper d’une toge noire non « officielle » et remporter des procès de plusieurs centaines de milliers, voire des millions de dirhams dans plusieurs affaires, dont certaines impliquant même des organismes étatiques!
Cet individu avait réussi à obtenir plusieurs victoires judiciaires en débauchant les clients dans les enceintes du tout nouveau Palais de Justice de Rabat.
Cependant, il a commis une erreur fatale en tardant à payer deux de ses clients, qui étaient d’anciens policiers.
Ces derniers ont alors saisi le barreau de Rabat, espérant ainsi récupérer leur argent.
L’Ordre des avocats a alors découvert que cet homme était inconnu sur ses listes, et a informé les autorités compétentes.
L’usurpateur et son épouse ont été arrêtés et traduits en justice. Lors de son procès, le prévenu a tenté de convaincre la Cour de son innocence, mais en vain.
Le juge lui a infligé une peine de trois ans de prison ferme.
D’autres peines devraient suivre, car cet individu fait l’objet de plaintes officielles déposées par des institutions et des personnes publiques contre lesquelles il avait auparavant plaidé et même remporté des procès!
L’individu qui s’était fait passer pour un avocat a été jugé en état d’arrestation.
Sa femme, quant à elle qui travaillait comme secrétaire permanente dans leur cabinet fictif de Rabat, a comparu en état de liberté.
Lors de la première audience, elle avait été libérée sous caution, mais a finalement été condamnée à une peine de prison avec sursis d’un an.
La Cour a également condamné les prévenus à verser symboliquement un dirham en faveur du Barreau de Rabat.
Le procès a jugé en première instance l’usurpation d’identité et l’exercice illégal de la profession d’avocat, ainsi que d’autres crimes similaires.
Cette condamnation vise à protéger l’intégrité de la profession d’avocat et rassure les citoyens marocains quant à leur système judiciaire.
D’ailleurs, en février dernier, l’indice de confiance des jeunes dans les institutions de 2022 a révélé que les jeunes citoyens marocains ont plus confiance dans les institutions militaires et sécuritaires, telles que l’armée, la police, la gendarmerie et le système judiciaire, que dans le Parlement, le gouvernement ou les partis politiques.
Ce constat est révélateur.