vendredi, novembre 22, 2024
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Condamnés pour avoir voulu faire chanter le roi du Maroc

FRANCE : DEUX JOURNALISTES CONDAMNÉS POUR AVOIR TENTÉ DE FAIRE CHANTER LE ROI DU MAROC MOHAMMED 6

Bien que les journalistes aient admis avoir accepté une proposition financière contraire à l’éthique, ils ont constamment nié avoir proféré une menace. Les journalistes ont reconnu avoir commis une « erreur déontologique.




Le verdict est tombé pour les deux journalistes français accusés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc en 2015 en réclamant de l’argent en échange de la non-publication d’un livre « compromettant » : ils ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à une amende de 10 000 euros.

Le tribunal a jugé les journalistes coupables, bien que ces derniers aient toujours nié avoir proféré des menaces, reconnaissant toutefois avoir commis une « erreur déontologique » en acceptant une proposition financière de Rabat.

Âgés respectivement de 76 et 48 ans, Éric Laurent et Catherine Graciet, auteurs d’un premier livre sur Mohammed VI intitulé Le roi prédateur en 2012, avaient signé un contrat avec Le Seuil pour un deuxième tome sur le même sujet.

Les avocats des journalistes ont immédiatement fait appel de la décision.

Pour éviter la publication d’un livre potentiellement explosif sur le roi du Maroc, les journalistes français Eric Laurent et Catherine Graciet ont signé un accord financier de deux millions d’euros avec un émissaire du Royaume, Hicham Naciri, lors d’une rencontre organisée dans un palace parisien en août 2015.

Les deux journalistes ont été interpellés avec deux enveloppes contenant chacune 40 000 euros en liquide lors de leur troisième rencontre, tenue sous surveillance policière.




Bien que les journalistes aient reconnu avoir accepté l’accord financier, ils ont toujours nié avoir formulé des menaces à l’encontre du roi Mohammed 6.

Cependant, le tribunal les a reconnus coupables de tentative de chantage envers le roi du Maroc et les a condamnés à un an de prison avec sursis et à une amende de 10 000 euros.

Les avocats des journalistes ont immédiatement fait appel de la décision.

Le tribunal correctionnel de Paris a considéré que les deux journalistes avaient eu une « approche concertée » et qu’ils avaient exercé une « pression » sur l’émissaire en évoquant, entre autres, un livre potentiellement « dévastateur » pour le Royaume du Maroc.

Selon le jugement, « le prix du silence », qui correspondait à la non-publication du livre, a été proposé par les deux journalistes, qui ont également fixé le montant.

Les trois réunions avaient été enregistrées à l’insu des journalistes par l’émissaire du roi, qui avait remis des copies aux enquêteurs.

La défense a jugé ces enregistrements illégaux et une bataille procédurale a eu lieu, aboutissant à un rejet des recours des journalistes par la Cour de cassation en novembre 2017.