Taxés d’être pro-Maroc, les journalistes mauritaniens répondent à l’Algérie
TAXÉS D’ÊTRE PRO-MAROC, LES JOURNALISTES MAURITANIENS RÉPONDENT À L’AMBASSADE D’ALGÉRIE
Des journalistes mauritaniens ont exprimé leur mécontentement à propos d’un communiqué récent de l’ambassade d’Algérie à Nouakchott, qui accuse les médias mauritaniens d’être sous influence d’un état ennemi (Le Maroc bien entendu). L’ambassade d’Algérie à Nouakchott a critiqué les journalistes mauritaniens d’être des « mercenaires de la plume » qui n’ont ni crédibilité ni influence sur l’opinion publique.
Des journalistes mauritaniens ont répondu aux accusations de l’ambassade d’Algérie à Nouakchott qui les accusait d’être à la « solde d’un état ennemi ».
Les journalistes mauritaniens ont dénoncé ces tentatives comme une « tentative manifeste de l’ambassade d’Algérie d’impliquer Nouakchott dans des conflits imaginaires » et ont mis en garde contre un « stratagème algérien » qui pourrait inclure « des responsables et peut-être des ministres ».
Ils ont également souligné que ce type de comportement doit être rejeté pour que cela ne se reproduise pas.
Les journalistes ont également été choqués par le « manque de respect » de l’ambassade d’Algérie envers la Mauritanie et ses « ordres » adressés aux autorités mauritaniennes.
Ils ont décrit le communiqué de l’ambassade comme étant « l’un des plus stupides de l’histoire de la diplomatie ».
«Il est clair que l’Algérie, qui est sous l’emprise des généraux de l’armée depuis des décennies, ne comprend pas que la Mauritanie lui soit supérieure en matière de liberté de la presse, des médias, de liberté d’expression, de respect des opinions.
Ce sont des choses qui ne s’achètent pas, mais plutôt s’acquièrent, et les Mauritaniens les ont gagnées grâce à la longue lutte de leur presse contre l’oppression, l’autoritarisme, la dictature, la soumission et l’emprisonnement.»
Le communiqué affirme que les journalistes de Mauritanie apprécient l’Algérie et son peuple, soulignant les liens historiques et de parenté entre les deux pays. Cependant, il dénonce les actions passées de certains dirigeants, militaires et organisations transsahariennes qui ont causé des dommages à la Mauritanie.
La réaction du communiqué a également suscité des réactions de la part d’autres intellectuels mauritaniens, comme le chercheur El Hassan Ouald Madik qui a écrit une lettre à l’ambassade d’Algérie, demandant si les autorités algériennes considèrent la Mauritanie comme une « province algérienne ou une extension des camps séparatistes sahraouis de Lahmada et Tindouf ».
Il a également appelé l’Algérie à suivre l’exemple de l’ambassade du Maroc à Nouakchott.
L’ambassade du Maroc à Nouakchott n’a jamais critiqué la presse mauritanienne ni publié de communiqué critiquant les positions des politiques et des journalistes, ni la visite qu’ils ont effectué dans les camps séparatistes de Tindouf.
«L’Ambassade du Maroc a toujours ses portes ouvertes et accorde même des visas aux Mauritaniens qui avaient déclaré leur hostilité à l’intégrité territoriale», a-t-il conclu.
Il est à noter que cette situation n’est pas nouvelle, car l’ambassade d’Algérie a déjà tenté à par le passé de manipuler les médias mauritaniens pour servir ses propres intérêts.
En 2015, les autorités mauritaniennes ont expulsé le premier conseiller de l’ambassade d’Algérie pour avoir publié un article qui a endommagé les relations entre la Mauritanie et le Maroc.
Depuis que Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani est devenu président, la Mauritanie a adopté une attitude neutre entre le Maroc et l’Algérie, contrairement à l’approche politique plus favorable à l’Algérie adoptée par l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.