L’entreprise russe Nornickel envisage de délocaliser des activités au Maroc
L’ENTREPRISE RUSSE NORNICKEL ENVISAGE DE DÉLOCALISER DES ACTIVITÉS AU MAROC
Le géant russe Norilsk Nickel (Nornickel) fait face à une forte augmentation de son fonds de roulement en raison des changements induits par les sanctions dans les chaînes d’approvisionnement et les systèmes de règlement. Le PDG Vladimir Potanine* prévoit le Royaume du Maroc pour y délocaliser des activités.
*Vladimir Olegovitch Potanine, né le 3 janvier 1961 à Moscou, est un homme d’affaires, personnalité politique et un mécène russe. Il est également ancien vice Premier ministre de la fédération de Russie.
Le patron de Nornickel, Vladimir Potanine, l’un des hommes les plus riches de Russie, a déclaré lundi que le géant des métaux retravaillait sa stratégie et resserrait ses liens avec des pays comme le Maroc, la Chine, la Turquie en raison des sanctions occidentales contre l’économie russe.
Vladimir Potanine a déclaré lundi que Nornickel retravaillait sa stratégie et resserrait ses liens avec des pays comme le Maroc, la Chine et la Turquie en raison des sanctions occidentales contre l’économie russe.
Il a expliqué que l’impact des sanctions « n’affecte pas directement la vie de l’entreprise, sa survie, mais bien sûr, cela limite ses capacités, y compris financières, et le développement des marchés sur lesquels elle est traditionnellement présente ».
« Les garder est plus difficile, et les nouveaux sont chers à gagner ». La direction du géant minier russe Nornickel a proposé de réduire son dividende annuel pour 2022. Les gouvernements occidentaux se sont abstenus de sanctionner Nornickel, conscients de la perturbation des marchés de l’aluminium après que le rival de Potanine, Oleg Deripaska et son groupe Rusal aient été sanctionnés en 2018.
Vladimir Potanine a déclaré que son entreprise, le plus grand producteur mondial de palladium et de nickel raffiné, était néanmoins touchée par les sanctions « complètement destructrices » en raison de l’impact sur les chaînes logistiques, les systèmes de paiement et la capacité d’acheter de nouveaux équipements.
D’autres marchés avaient été perturbés, l’obligeant à concentrer sa politique d’investissement sur la Russie et les pays amis. La direction de Nornickel avait justifié la nécessité d’une forte réduction des dividendes en raison d’un programme d’investissement majeur.
« Naturellement, nous trouvons des moyens de sortir de cette situation. Selon StatMuse, les chaînes logistiques de la société va investir vers les pays amis plus de 7 milliards de dollars pour 2023. Tout d’abord, à la Chine, à la Turquie, au Maroc et à d’autres pays arabes », a-t-il déclaré. Cependant la décision sera prise en mars-avril 2023.
« Si certaines entreprises quittent notre pays, alors au lieu de leur appliquer une sorte de confiscation et d’autres mesures sévères, c’est beaucoup plus facile de donner à la communauté des investisseurs la possibilité de résoudre ce problème par elle-même », a-t-il déclaré.
« L’exode panique des entreprises étrangères de notre marché a conduit au fait que ces entreprises pourraient être acquises par des investisseurs nationaux à des conditions très attractives », a ajouté Vladimir Potanine, qui a lui-même conclu plusieurs accords dans les premières semaines de la guerre, y compris l’achat de Rosbank au prêteur français Société Générale.
La politique de dividende Nornickel adoptée en 2016 prévoit que les actionnaires reçoivent un dividende équivalent à au moins 30% du bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA).
Le patron de Nornickel a été placé par les Etats-Unis sur une liste de sanctions le mois dernier dans le cadre de mesures plus larges visant les personnes et les entreprises proches du président Vladimir Poutine.
Vladimir Potanine avait déjà été ciblé par la Grande-Bretagne et par le Canada comme personne susceptible d’être sanctionnée.