Belgique: un marocain condamné pour séquestration, viols et mariage arrangé
BELGIQUE: UN MAROCAIN CONDAMNÉ POUR SÉQUESTRATION, VIOLS ET MARIAGE ARRANGÉ
Pendant un mois, Saïd A., d’origine marocaine, a séquestré et violé sa femme qu’il a ramenée du Maroc à Schaerbeek en Belgique. Il l’a épousée dans le cadre d’un mariage arrangé et a fait de sa vie « un enfer », selon le tribunal qui l’a jugé et condamné pour séquestration, viols répétitifs et mariage arrangé.
C’est en 2020 que Saïd A., un quadragénaire, est revenu du Royaume du Maroc avec sa femme. Aussitôt rentré, il a confisqué son portable. Il a également confisqué son passeport en la condamnant à une vie cachée, loin de tous et sortant très rarement de la maison. Celle qui n’a connu depuis sa naissance que son village au Royaume du Maroc, s’est retrouvée en terre inconnue, à la merci de son mari et de ses beaux parents dans « la maison de l’horreur » à Schaerbeek, rapporte le média belge francophone Sudinfo. Séquestrée et violée pendant plusieurs semaines, elle doit son salut à l’un de ses cousins qui a donné l’alerte en avril 2020 sur le drame que vivait la jeune femme.
Profitant d’un de ses rares moments de liberté, elle a envoyé à sa cousine résidant en Espagne un courrier qui relate sa vie aux côtés de son mari. Prévenus, des policiers sont dépêchés sur les lieux. Ils ont rencontré la mère du prévenu, et ensuite la jeune femme qui ne comprenait que l’arabe. Grâce à un interprète, la jeune femme a pu se confier sur son calvaire, les viols répétitifs, sa séquestration. Saïd A. est arrêté et condamné à quatre ans de prison avec sursis probatoire. Lors de son réquisitoire, le ministère public, tout en condamnant « l’horreur » par lequel la jeune femme est passée, a souligné que Saïd A. a l’excuse de n’être pas allé contre la volonté de sa femme.
Mais pour le tribunal, impossible qu’une femme accepte subir ce genre de traitement. Au regard des contradictions dans les déclarations du prévenu et les résultats des analyses médicales faites sur son épouse, le tribunal est convaincu de la sincérité de la victime. Voyant l’étau se resserrer autour de lui, Saïd A. a plaidé pour l’acquittement, sans obtenir gain de cause. « Votre conception de la femme est juste inadmissible. Tant que vous n’aurez pas compris que votre femme ne vous appartient pas, qu’elle n’est pas un objet, alors vous risquez de vous trouver à nouveau devant le tribunal », commente le juge de la 54ᵉ chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles.