(Document) Des membres du Congrès américain appellent à sanctionner l’Algérie
(DOCUMENT) DES MEMBRES DU CONGRÈS AMÉRICAIN APPELLENT À SANCTIONNER L’ALGÉRIE
À la suite du sénateur Maroc Rubio, plusieurs membres du Congrès américain, républicains comme démocrates, interpellent aujourd’hui le secrétaire d’Etat Antony Blinken sur la nécessité d’imposer des sanctions contre l’Algérie pour ses liens avérés avec la Russie, tout particulièrement en matière d’armement.
Emmenés par la républicaine Lisa McClain, plusieurs membres du Congrès américain montent de nouveau au créneau pour dénoncer la complicité flagrante de l’Algérie vis-à-vis du régime russe de Vladimir Poutine, aujourd’hui ennemi numéro Un de l’Occident de manière générale, et des États-Unis en particulier, à cause de son offensive militaire contre l’Ukraine.
Dans une lettre adressée hier, jeudi 29 septembre 2022, au secrétaire d’État Antony Blinken (voir également ci-dessous), en tout, 27 députés (un nombre appelé à augmenter), aussi bien républicains que démocrates, interpellent l’administration de leur pays, et appellent à l’instauration de sanctions contre le régime algérien, accusé d’être le vassal d’une Russie de plus en plus au ban de la communauté internationale.
«Il n’y a pas d’édulcorants, les relations croissantes de l’Algérie avec la Russie constituent une menace pour toutes les nations du monde», a déclaré la représentante Lisa McClain du Michigan.
«Nous vous écrivons aujourd’hui pour exprimer nos préoccupations concernant les récents rapports sur les liens toujours plus étroits entre la Fédération de Russie et la République algérienne démocratique et populaire», affirment d’emblée les Congressmen signataires.
En cause: le fait que Moscou soit aujourd’hui le plus grand fournisseur d’armes militaires de d’Alger.
Rien que l’année dernière, l’Algérie a finalisé un achat d’armes avec la Russie pour un total de plus de 7 milliards de dollars, soulignent-ils.
«Dans cet accord, l’Algérie a accepté d’acheter des avions de chasse russes avancés, y compris des Sukhoi 57. Jusqu’à présent, la Russie n’avait jamais accepté de vendre cet avion à aucune autre nation.
Ce transfert militaire a fait de l’Algérie le 3ème destinataire d’armes russes dans le monde», dénoncent les auteurs de la lettre.
Les députés signataires invoquent une loi, le Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act, adoptée au Congrès en 2017, qui somme le président des États-Unis d’imposer des sanctions aux personnes qui, sciemment, «s’engagent dans une transaction importante avec une personne qui fait partie de, ou opère pour ou au nom des secteurs de la défense ou du renseignement du gouvernement de la Fédération de Russie».
Une attribution déléguée au secrétaire d’État, en consultation avec le secrétaire au Trésor. Ce récent achat d’armes entre l’Algérie et la Russie est clairement classé comme «une transaction importante» au titre de cette même loi.
«Pourtant, aucune sanction à votre disposition n’a été élaborée par le Département d’Etat», s’étonnent les signataires de ce courrier adressé à Antony Blinken, qui dénoncent le fait «que la guerre en Ukraine se poursuit et que la Russie a désespérément besoin de fonds pour poursuivre son effort de guerre».
Tout cela, affirment-ils, alors que la tentative de la Russie de punir l’implication de l’Union européenne dans le conflit en bloquant les ventes de gaz naturel aux pays européens a laissé le président Vladimir Poutine avec peu de ressources.
Il est ainsi probable que la Russie continue à faire pression pour des ventes supplémentaires d’armes.
«Il est essentiel que le président Biden et son administration se préparent à sanctionner ceux qui tentent de financer le gouvernement russe et sa machine de guerre en achetant du matériel militaire», recommandent donc les congressmen.
Par conséquent, ils demandent, en conclusion de leur lettre, «de commencer à appliquer immédiatement des sanctions importantes contre les membres du gouvernement algérien qui ont été impliqués dans l’achat d’armes russes.
Les États-Unis doivent envoyer un message clair au monde: que le soutien à Vladimir Poutine et les efforts de guerre barbares de son régime ne seront pas tolérés».
Cette lettre fait suite à un courrier similaire, également adressé au secrétaire d’Etat américain, qui lui avait été envoyé le mercredi 14 septembre dernier.
Signé de l’influent sénateur républicain de Floride, Marco Rubio, le message désignait déjà nommément l’Algérie comme étant l’«un des principaux acheteurs mondiaux d’équipements militaires de la Fédération de Russie» et appelait, là encore, à des sanctions contre la junte.
Avec la multiplication de ces appels par les élus américains de tous bords, ce n’est fort probablement plus qu’une question de temps avant que le régime algérien ne commence à payer le prix de sa politique d’armement, qui se fonde essentiellement sur l’achat de matériel russe, en échange d’une «couverture internationale», désormais devenue de plus en plus fragile.