Espagne : colère contre une ex-ministre (Sebta et Melilla)
Colère en Espagne contre une ex-ministre défendant la marocanité de Sebta et Melilla
COLÈRE EN ESPAGNE CONTRE UNE EX-MINISTRE DÉFENDANT LA MAROCANITÉ DES VILLES OCCUPÉES DE SEBTA ET MELILLA
Une fois de plus, la gauche, la droite et l’extrême droite en Espagne sont unanimes contre le Royaume du Maroc. En témoignent les condamnations en cascade des déclarations d’une ancienne ministre espagnole appelant à la rétrocession des villes occupées de Ceuta et Melilla au Maroc.
Levée de boucliers en Espagne contre les déclarations de l’ancienne ministre socialiste de l’Habitat, sous le gouvernement Zapatero, María Antonia Trujillo, appuyant la marocanité de Ceuta et Melilla.
Même au sein de son propre parti, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), des voix autorisées s’élèvent pour condamner ses propos.
«Il ne faut pas douter de l’espagnolité de Ceuta et Melilla», a martelé dimanche le porte-parole du groupe des députés du Parti socialiste ouvrier espagnol, le Basque Paxi Lopez.
«Le gouvernement n’est pas d’accord» avec la sortie de l’ex-ministre, a-t-il ajouté.
Le Parti socialiste ouvrier espagnol de Melilla a fustigé «des opinions personnelles exprimées par María Antonia Trujillo sur Melilla et Ceuta, qui ne représentent personne au sein du Parti socialiste ouvrier espagnol» et qui sont «fausses et inacceptables».
Même son de cloche auprès des socialistes de Ceuta.
Le président de Ceuta, Juan Vivas du Parti populaire, s’est invité à la polémique, jugeant ces déclarations d’une «déloyauté institutionnelle inacceptable» et affirmant que «la souveraineté et l’espagnolité des deux villes autonomes n’admettent ni discussion ni doute».
À Ceuta, le Parlement local a même décidé de désigner Mme Trujillo «Persona non-grata» dans la ville.
«Ce qu’elle a dit sur Ceuta et Melilla est injuste, déloyal et disproportionné», a estimé pour sa part le président de Melilla, Eduardo de Castro (Ciudadanos).
Le parti espagnol d’extrême droite Vox s’est égalemment emparé de la polémique sur les propos de l’ex-ministre socialiste pour fustiger l’ensemble de l’exécutif Sanchez.
«Ce sont des déclarations infâmes», a dénoncé l’eurodéputé et vice-président de l’Action politique de la formation d’extrême droite, Jorge Buxadé.
Pour lui, les propos de l’ancienne ministre sont «une preuve» qu’elle serait à la solde du Maroc.
«Cela doit être dénoncé et condamné», a-t-il exigé.
«Mais la question qui se pose est de savoir si elle travaille seule, ou tout le parti socialiste, ou tout le gouvernement pour le Maroc», s’est-il demandé lundi lors d’un point de presse.
Au-delà de cette polémique politicienne, il est lieu de préciser que l’ex-ministre n’est pas la première responsable espagnole à défendre la marocanité de Ceuta et Melilla.
Dans son livre «Ceuta et Melilla, Olivenza et Gibraltar, où s’arrête l’Espagne ?», paru en 2003, Maximo Cajal, un diplomate et ancien conseiller du Premier ministre José Luis Rodriguez Zapatero de 2004 à 2008, avait réclamé la rétrocession des deux villes au Maroc.
Lors de sa participation, vendredi, à une conférence à Tétouan aux côtés de Zapatero, l’ancienne ministre espagnole du Logement, María Antonia Trujillo, a jugé les revendications marocaines sur les deux villes «pleinement justifiées».
«Ceuta et Melilla sont arabes depuis plus longtemps.
Elles ne sont pas chrétiennes», a-t-elle martelé.
Pour rappel, le roi Hassan II avait proposé en 1987, dans une lettre adressée à Juan Carlos, de mettre en place un comité mixte de réflexion composé d’experts des deux parties et chargé de l’examen de l’avenir des deux villes.
Une offre rééditée en mars 1994 mais qui n’a jamais reçu de réponse de la part de Madrid.
En 2002, le roi Mohammed VI avait remis en selle la même proposition lancée 13 ans auparavant par son père, mais sans succès.