vendredi, novembre 22, 2024
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Charles Saint-Prot: l’acte hostile de Kaïs Saïed responsable de la rencontre ratée de la TICAD

L’ACTE HOSTILE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE TUNISIENNE KAÏS SAÏED PORTE LA RESPONSABILITÉ DE LA RENCONTRE « RATÉE » DU 8ÈME SOMMET DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DE TOKYO SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

L’acte hostile du président tunisien Kaïs Saïed, en accueillant le chef des séparatistes du polisario « porte la responsabilité de la rencontre ratée » de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), tenue les 27 et 28 août en Tunisie sans le Royaume du Maroc, un « poids lourd de la coopération entre Africains », souligne le professeur Charles Saint-Prot, directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris (OEG).

Charles Saint-Prot





Selon le professeur Charles Saint-Prot, directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris, cela vient confirmer “l’hostilité” du dirigeant tunisien à l’égard du Royaume du Maroc, car jamais depuis Bourguiba, la Tunisie ne s’était départie de sa neutralité, ajoute-t-il.

L’ expert en géopolitique français Charles Saint-Prot s’interroge, en ce sens, sur les raisons ayant poussé le président tunisien Kaïs Saïed à agir de la sorte “au point de saboter un important sommet”.

“Malheureusement, la conférence a été marquée par l’absence du Premier ministre japonais, Fumio Kishida ; or, si l’une des personnalités principales d’un tel événement est absente, cela en fait un sommet moins prestigieux.

Le Royaume du Maroc a également été absent, ce qui réduit considérablement la portée de la conférence du fait de la politique visionnaire du Roi Mohammed VI pour l’Afrique et que le Royaume du Maroc est un poids lourd de la coopération entre Africains”.




C’est ce qu’a souligné le président de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris (OEG) dans une tribune mise en ligne sur le site de l’observatoire. “Au total, cette réunion sera donc en deçà des attentes”, renchérit l’expert en géopolitique français. Il a rappelé que le président sénégalais Macky Sall, qui assure la présidence de l’Union africaine, a “regretté”, samedi, l’absence du Royaume du Maroc, un « éminent membre de l’Union africaine, faute de consensus sur une question de représentation ».

L’absence du Royaume du Maroc est justifiée par le fait que le président tunisien a reçu le chef des séparatistes du Polisario et a imposé sa présence au sommet, contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation et des règles établies, a noté Charles Saint-Prot.

Il a souligné que plusieurs pays africains ont désapprouvé le “dérapage” du président tunisien, alors que le président de la Guinée Bissau et président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Umaro Sissoco Embalo, a même quitté la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique.




Il a fait cela en signe de protestation contre la présence des séparatistes pro-algériens. Revenant longuement sur le communiqué “très clair” du ministère marocain des affaires étrangères en réaction à l’accueil par le président tunisien du chef des milices séparatistes à Tunis dans le cadre de ce sommet, le président de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris fait observer que le document précise qu’il a été convenu dès le départ et avec l’accord de la Tunisie, que seuls pourront prendre part à cette rencontre, les pays ayant reçu une invitation cosignée par le Premier Ministre Japonais et le Président tunisien.

Une note officielle diffusée par le Japon, le 19 août 2022, souligne explicitement que cette invitation cosignée est « l’unique et authentique invitation sans laquelle aucune délégation ne sera autorisée à participer à la Ticad 8 », en précisant que « cette invitation n’est pas destinée à l’entité mentionnée dans la note verbale du 10 août 2022 », c’est-à-dire l’entité séparatiste, indique Charles Saint-Prot.




Et l’expert en géopolitique français de poursuivre que concernant l’accueil qui a été réservé par le chef de l’État tunisien au chef de la milice séparatiste, le communiqué note que la référence de la Tunisie à «l’accueil des invités de la Tunisie sur un pied d’égalité» suscite « la plus grande surprise », sachant que ni le gouvernement tunisien ni le peuple tunisien ne reconnaissent l’entité fantoche du groupe séparatiste armé qui se fait appeler « Polisario ».

Le directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques de Paris Charles Saint-Prot relève également que la décision du Royaume du Maroc ne remet pas en cause l’attachement du Royaume du Maroc aux intérêts de l’Afrique et à son action au sein de l’Union Africaine, ni ne remet en cause l’engagement du Royaume du Maroc au sein de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique.