lundi, novembre 25, 2024
Société

France: la Ligue des droits de l’Homme dénonce la décision visant Hassan Iquioussen

FRANCE : LA LIGUE DES DROITS DE L’HOMME DÉNONCE LA DÉCISION EXTRA-JUDICIAIRE VISANT L’IMAM MAROCAIN HASSAN IQUIOUSSEN

La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a dénoncé la décision visant l’expulsion de l’imam marocain Hassan Iquioussen. Dans un communiqué, elle a demandé «qu’il soit fait droit au renouvellement du titre de séjour» du prédicateur.




«Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Georges-François Leclerc, préfet du Nord, refusent le renouvellement du titre de séjour d’Hassan Iquioussen, imam né à Denain en 1964, et s’apprêtent à l’expulser, parce que tel est leur bon plaisir», dénonce-t-elle, rappelant que Hassan Iquioussen est né en France et y vit depuis sa naissance.

«Il a toujours eu un titre de séjour, qui a été renouvelé sans problème à chaque demande. Le comportement d’Hassan Iquioussen n’a pas changé entre les périodes avant ou après ces précédents renouvellements», souligne-t-elle.

Pour l’ONG, «le seul fait générateur du refus de renouvellement aujourd’hui semble n’être que… sa demande de renouvellement. Pas de condamnation, pas de délit particulier».

Elle dénonce «une instrumentalisation politico-médiatique du droit». «Pas de danger imminent ni d’urgence quelconque: juste le bon plaisir d’un ministre qui, une fois de plus, donne des gages à l’extrême droite», fustige-t-elle.




«Hassan Iquioussen est, certes, un prédicateur musulman qui développe une vision particulièrement conservatrice de la religion, et une conception de la société et de la famille que nous sommes nombreuses et nombreux à trouver rétrograde et aux antipodes de nos valeurs. Que l’on sache, il n’est à ce jour sous le coup d’aucune condamnation pénale.»

L’association de défense des droits humains rappelle qu’il «existe un principe clair dans une société laïque et démocratique : les seules limites à la liberté d’expression sont la possibilité pour autrui d’exercer la même liberté, et l’ordre public».

«Ce principe doit être respecté. Il est dommageable pour toutes et tous qu’un ministre, Gérald Darmanin, se sépare ainsi de ce principe au nombre de ceux qui fondent les valeurs de notre République», conclut la Ligue des droits de l’Homme.