Espionnage: l’Espagne évite d’accuser le Maroc
Espionnage: l’Espagne évite d’accuser le Maroc
Les autorités espagnoles soupçonnent le Maroc d’être derrière le piratage des téléphones de Pedro Sánchez et de Margarita Robles à l’aide du logiciel Pegasus, mais évitent de l’affirmer publiquement en raison des accords en cours avec le Royaume du Maroc pour la réouverture des frontières avec Ceuta et Melilla entre autres.
Depuis l’éclatement de l’affaire, le directeur de cabinet de Sanchez, Oscar Lopez, a été chargé de contacter des journalistes pour relier l’espionnage à une entreprise internationale, fait savoir OkDiario.
Le site espagnol d’actualité précise que les autorités espagnoles évitent d’irriter le Royaume du Maroc en raison des accords auxquels sont parvenus Mohammed VI et Pedro Sánchez lors de la visite de ce dernier à Rabat le 7 avril dernier, dont notamment la réouverture des frontières des villes occupées de Sebta (« Ceuta ») et Melilla et la création des douanes commerciales.
Ces deux points importants pour l’Espagne, encore en souffrance, pourraient ne plus être concrétisés si le pays accusait ouvertement le Maroc de cet espionnage des téléphones de Pedro Sánchez et de Margarita Robles.
L’année dernière, le Maroc était accusé d’avoir espionné le téléphone du président français, Emmanuel Macron, et celui de plusieurs de ses ministres. L’Élysée n’a jamais confirmé ces allégations.
Mardi, le journal britannique The Guardian a révélé que Rabat aurait espionné quelque 10 000 téléphones dont plus de 200 en Espagne.
Des sources gouvernementales ont confirmé que l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a également été espionnée en pleine crise avec le Maroc.
Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et la ministre de la Justice, Pilar Llop, alors présidente du Sénat, ont aussi donné leurs téléphones pour être analysés.