L’Algérie à l’Espagne: « pas une goutte de gaz pour le Maroc »
L’Algérie à l’Espagne : « pas une goutte de gaz pour le Maroc »
L’Algérie maintient la pression sur l’Espagne, qui ne doit exporter aucune goutte de gaz vers le Royaume du Maroc via le gazoduc Maghreb Europe.
Le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, a réaffirmé lors d’un entretien téléphonique avec son homologue espagnol, Teresa Ribera, la volonté de son pays de respecter ses engagements en matière d’approvisionnement en gaz.
Depuis la fermeture, fin octobre, du gazoduc Maghreb-Europe (GME) traversant le Royaume du Maroc, l’Algérie fournit du gaz à l’Espagne via Medgaz, un gazoduc qui relie directement les deux pays.
En raison de sa capacité plus réduite que le GME, l’Algérie envoie aussi du gaz liquéfié pour satisfaire pleinement la demande espagnole.
Dans ce contrat de fourniture de gaz, l’Algérie a clairement souligné à l’Espagne que pas une goutte de son gaz ne devait parvenir au Royaume du Maroc.
La décision de l’Espagne de fournir du gaz au Royaume du Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe, annoncée par Ribera le 2 février dernier, a donc suscité la colère de l’Algérie qui a rompu en août ses relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc.
Pourtant, les autorités espagnoles assurent qu’il n’a jamais été question d’envoyer du gaz algérien à Rabat.
« La remise du gaz de l’Espagne au Royaume du Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe nécessite une adaptation technique mineure du réseau gazier, et un accord entre Enagás et son homologue marocain pour établir les règles techniques d’exploitation du gazoduc », expliquent des sources d’Enagás à El Mundo.
Il s’agit en réalité de faire passer du gaz liquéfié acheté sur le marché international vers le Royaume du Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe, après l’avoir transformé dans les usines de regazéification en Espagne.
Avec le contexte actuel marqué par la crise ukrainienne, il sera difficile de concrétiser ce projet, l’Algérie devenant une alternative pour l’Europe en matière d’approvisionnement en gaz.
Pour le moment, les autorités espagnoles, algériennes et marocaines réfléchissent à l’éventualité d’une remise en service du gazoduc Maghreb-Europe face à la crise ukrainienne.
Les installations du gazoduc ont été entretenues et il serait facile à restaurer, estiment les mêmes sources.