Maâninou décortique l’histoire de la migration algérienne vers le Maroc
L’écrivain-journaliste Mohamed Seddik Maâninou décortique l’histoire de la migration algérienne vers le Maroc
L’écrivain-journaliste Mohamed Seddik Maâninou a passé en revue les différentes étapes de la migration algérienne vers le Maroc, lors d’une conférence virtuelle organisée par la fondation Maroc du Patrimoine.
Lors de cette conférence, intitulée « Pour ne pas oublier… Des Marocains Algériens », Mohamed Seddik Maâninou a détaillé le parcours de la migration algérienne vers diverses villes du Royaume, ses causes, et ses divers motifs, qu’il s’agisse de l’asile dans un pays musulman voisin, de quête d’emploi ou de motivations politiques liées à la présence française en Algérie.
Dans ce contexte, le journaliste marocain a indiqué qu’en raison de l’occupation française de l’Algérie en 1830, les premières vagues d’immigration algérienne au Maroc ont commencé à travers deux navires qui ont accosté à Tétouan.
Il a noté que les migrants (réfugiés) ont décidé de s’installer dans cette ville, après que le Sultan du Royaume du Maroc ait ordonné de prendre soin d’eux et de leur allouer des subventions.
Il a ajouté que la forte connotation islamique de la notion de la migration fait de la résidence des Algériens dans diverses villes marocaines un lieu sûr dans un pays de paix et d’hospitalité.
Mohamed Seddik Maâninou a fait savoir que la migration des Algériens vers le Maroc s’est intensifiée notamment en provenance de plusieurs villes algériennes, principalement Tlemcen et Oran, vers les grandes villes marocaines telles qu’Oujda, Fès, Meknès, Salé et la région du Gharb.
L’écrivain-journaliste Mohamed Seddik Maâninou a noté que le motif de cette migration en si grand nombre était de quitter un pays en guerre vers une destination paisible et hospitalière.
L’écrivain-journaliste a expliqué que le nombre d’Algériens installés à Fès, par exemple, s’élevait à 5.000, soit environ 11% de la population de la ville, qui comptait 60.000 habitants.
Il a souligné à cet égard que la cité idrisside a accueilli à bras ouverts une grade partie d’Algériens en leurs qualités de marchands, d’érudits et d’artisans qui bénéficiaient d’une d’une attention particulière de la part du Sultan du Maroc.
Ils n’ont jamais été traités comme des étrangers et toutes les conditions ont été créées pour qu’ils s’intègrent dans la société marocaine, relève M. Maâninou, ajoutant que le Sultan a autorisé leurs réunions périodiques, après la création de leur association des Chorfas Tlemceniens.
Par ailleurs, l’écrivain a mis l’accent sur une autre vague de migration algérienne vers le Maroc, celle qui correspond au début du protectorat français au Maroc, notant à cet égard qu’un grand nombre d’Algériens exerçaient la traduction avec l’occupant français.
D’autres étaient des enseignants dans les écoles marocaines en raison de leur maîtrise des deux langues, l’arabe et le français.
Des Algériens, poursuit Mohamed Seddik Maâninou, ont mis le cap sur le Royaume du Maroc dans le cadre d’une troisième vague de migration dans les années 1920 pour des raisons de travail notamment à Tanger, une région en plein essor économique.
Les Sultans du Maroc considéraient les Algériens comme des citoyens marocains, et de nombreuses figures algériennes bénéficiaient d’un statut spécial et occupaient de hauts postes, a-t-il rappelé.
Le nombre d’Algériens au Royaume du Maroc pendant la révolution algérienne contre la présence coloniale française se situait entre 150.000 et 180.000, principalement dans la région de l’Oriental, précise Mohamed Seddik Maâninou.
Et de conclure que le Royaume du Maroc, qui a toujours fait preuve d’un grand cœur envers l’Algérie, disposait de 95 zones dédiées à la formation des Algériens pour qu’ils apportent leurs contribution à la révolution algérienne.