Le Maroc a multiplié les investissements pour moderniser ses infrastructures portuaires
Infrastructures: Pour un paysage portuaire encore plus moderne
Le Maroc a multiplié au cours des dernières années les investissements visant la modernisation de ses infrastructures portuaires. Le but est d’en faire un instrument performant au service de la compétitivité du commerce extérieur du Royaume et de son rayonnement régional et international.
Résultat: Le Maroc s’affirme de plus en plus comme leader en matière d’infrastructures portuaires, notamment en Afrique. Car, conscient de la la place stratégique qu’incarnent les ports dans l’économie nationale, et particulièrement dans la chaine logistique des échanges extérieurs, le Royaume, et grâce à ses différentes réformes dans le domaine, a voulu inscrire la gestion et l’exploitation de ses ports dans une vision prônant la performance, l’efficacité et la compétitivité.
À l’appui une Stratégie nationale portuaire 2030 s’érigeant comme cadre global et cohérent de développement des ports du Royaume, et qui tient compte des enjeux inhérents à la compétitivité, à la sécurité des approvisionnements stratégiques et aux différentes mutations économiques aussi bien nationales que mondiales.
Une stratégie ad-hoc et des performances sans faille
Il est judicieux de faire observer que la résilience dont a fait montre le secteur portuaire pendant la crise pandémique de Covid illustre à plus d’un titre que la démarche portuaire marocaine est sur la bonne voie et dénote clairement du taux d’attractivité et de performance dont jouissent les différentes places portuaires du Royaume.
Dans une déclaration à la MAP, l’universitaire et expert dans les domaines portuaire et logistique, Ahmed Loukili, a indiqué que dans le domaine portuaire, la référence reste la Stratégie Nationale Portuaire 2030 (SPN2030), relevant que cette feuille de route, établie après la réforme portuaire de décembre 2005, a été réalisée dans une démarche exemplaire d’échange et de partage entre plusieurs parties prenantes. Pour lui, le trafic portuaire durant l’année 2020 montre que la politique portuaire est en marche.
« En effet pour les ports gérés par l’Agence nationale des ports (ANP), nous constatons une augmentation du trafic durant les cinq dernières années de 29,4%. Pour le port Tanger Med, qui traite 47% du tonnage portuaire total du Royaume, le tonnage global traité au cours de l’année 2020 est de 81 millions de tonnes (MT), soit une progression de 23% par rapport à 2019, avec un trafic de 5,7 millions de conteneurs EVP (Équivalent Vingt Pieds) manutentionné en 2020, soit une progression significative de 20% par rapport à 2019 », a-t-il soutenu.
À en croire le dernier rapport de l’Observatoire de la Compétitivité des Ports Marocains, au terme de l’année 2020, le trafic transitant par les ports gérés par l’ANP a atteint un volume global de 92,5 millions de tonnes, après 88 millions de tonnes en 2019, marquant ainsi une hausse de 5,1% par rapport à l’année 2019.
En dépit de la crise sanitaire mondiale, de bonnes performances ont été ainsi enregistrées durant l’année écoulée, au niveau des principaux ports, notamment en matière d’amélioration des indicateurs de la manutention et du traitement du passage des principales marchandises dans les ports, de maitrise de séjour des navires aux ports et de la poursuite des travaux de dématérialisation et simplification des procédures de transit portuaire via le Guichet Unique, souligne le même rapport.
Ce résultat est le fruit de la convergence des visions et de synergie des efforts de tous les acteurs de l’écosystème portuaire, de la poursuite de la politique des grands chantiers dans le domaine des infrastructures portuaires et du déploiement de la stratégie de transformation digitale des ports. Par principaux ports, le port de Casablanca, qui représente environ 32,8% du trafic global, a assuré le transit de 30,3 millions de tonnes en 2020, soit une hausse modérée de 0,6% par rapport à l’année précédente.
Un fort rebond de 25,9% des importations de céréales, avec un volume de 5,4 millions de tonnes mérite d’être souligné. Avec un trafic de 37,1 millions de tonnes, en hausse de 4,5% par rapport à l’année 2019, le port de Jorf Lasfar confirme, lui, sa première place en termes de tonnage, avec une quote-part de 40,1% du trafic global.
L’on peut citer une hausse de 36,1% des exportations des engrais, dont le volume a atteint 10,9 millions de tonnes, soutenue principalement par la reconstitution des stocks par les importateurs en préparation de la campagne agricole 2020/2021. Autre fleuron du paysage portuaire marocain, le port d’Agadir dont le trafic au titre de l’année 2020 s’est élevé à 6 MT, contre 5,1 millions de tonnes durant l’année précédente, soit une hausse de 18,2%.
Le port d’Agadir a connu un fort rebond de 62,3% du trafic du clinker, avec un volume de 1.137.023 tonnes en 2020, et ce afin d’approvisionner en clinker les cimenteries marocaines implémentées en Afrique. Pour M. Loukili, également chercheur dans le domaine de l’optimisation et des performances logistiques, la stratégie portuaire vise à augmenter les capacités des ports marocains afin de permettre au système portuaire de saisir les opportunités géostratégiques qui se présentent.
« Elle doit répondre à des objectifs fondamentaux liés à la compétitivité et aux ressources de la chaîne logistique, à la sécurité des approvisionnements stratégiques et aux mutations économiques et à l’adaptation aux changements régionaux et internationaux », a-t-il précisé.
L’expert souligne ainsi qu’une bonne planification nécessite la mise en place d’un outil de veille efficace des décisions d’investissement et d’aménagement pour chaque port dans le cadre de la vision à long terme du système portuaire. Cet outil est basé sur des initiatives d’investissement qui couvrent les différentes options possibles pour satisfaire la demande portuaire. Il permet également d’améliorer la gouvernance portuaire et d’anticiper toutes les évolutions bien à l’avance. Aussi ambitieuse qu’efficace, la stratégie portuaire marocaine porte visiblement ses fruits.
Et le Maroc œuvre sans relâche, dans ce sillage, pour le développement d’une infrastructure moderne et compétitive et poursuit l’achèvement des grands projets portuaires structurants. Le meilleur exemple est le port Dakhla Atlantique, ce méga-projet qui ambitionne de renforcer les infrastructures de la région Dakhla-Oued Eddahab et de promouvoir son rayonnement aussi bien continental qu’international.