Un timbre marocain crée la polémique en Espagne
Espagne : un timbre marocain sur la bataille d’Anoual crée la polémique
Barid Al-Maghrib vient de mettre sur le marché des timbres postaux à l’effigie de personnalités marocaines du mouvement nationaliste qui ont combattu les protectorats espagnol et français. Mais le timbre du centenaire de la bataille d’Anoual a suscité la polémique dans le rang de l’armée espagnole.
Parmi les timbres réalisés par la société marocaine, on compte des timbres à l’effigie de Mohamed Abdelkrim al-Khattabi, le chef rifain qui a lutté contre l’occupation espagnole du Maroc en 1921, et de Mouha Ou Hammou Zayani, qui a combattu les forces d’occupation française à la bataille de Lahri à Khénifra en 1914.
Mais celui commémorant le centenaire de la bataille d’Anoual (1921-2021), ayant fait plus de dix mille victimes dans le rang des militaires espagnols et causé le naufrage de la commanderie de la ville de Melilla, suscite une grande polémique au sein de l’armée espagnole, fait savoir El Español. Sur ce timbre postal, on voit Abdelkrim al-Khattabi.
Il est sur un cheval cabré passant sur les dépouilles de plusieurs soldats espagnols morts sur le champ de bataille, le poing levé en direction de Melilla. Le timbre « illustre le champ de bataille d’Anoual » et « contribue à la célébration d’un événement important dans l’histoire de la résistance marocaine », a déclaré le groupe Barid Al-Maghrib dans un communiqué.
« On n’a pas besoin d’être un expert pour voir qu’il s’agit d’une reproduction exacte du tableau de Saint Jacques l’apôtre, « Santiago », saint patron de l’Espagne », fait observer un colonel de l’armée espagnole. Un autre expert militaire précise « qu’en réalité, Abdelkrim et la République du Rif qu’il avait fondée, n’était pas du tout en faveur de la monarchie marocaine ».
Au Royaume du Maroc, on explique que le timbre a été édité pour rendre hommage à « Abdelkrim, qui était avec la monarchie parce qu’à l’époque, il n’avait jamais manqué de faire l’éloge du roi Mohammed V dans les mosquées ». L’Espagne, pour sa part, a déclaré qu’elle ne commémorait pas ce centenaire.
Pourtant, les Archives nationales ont organisé une exposition dans ce cadre et l’Institut d’études historiques et militaires, un organe de l’armée espagnole, a aussi organisé plusieurs conférences. Les activités ont pris fin la semaine dernière avec un défilé du chef d’état-major de l’armée et de l’armée du commandement général de la ville occupée de Melilla.