La crise entre l’Algérie et la France pourrait profiter au Maroc
La crise entre l’Algérie et la France pourrait profiter au Maroc
Le durcissement des tensions entre l’Algérie et la France pourrait être profitable au Royaume du Maroc, analyse un journaliste français.
Lors d’un tchat avec les lecteurs du journal Le Monde, le journaliste français Frédéric Bobin, a fait une analyse pointue de la crise entre l’Algérie et la France et prévient que la situation pourrait profiter au Maroc qui verrait ses relations renforcées avec la France. « Le risque pour les Algériens est qu’une attitude trop hostile à l’égard de Paris jette davantage la France dans les bras du Royaume du Maroc.
On dira qu’elle est déjà très pro-marocaine, comme l’illustre la position de soutien de Paris au plan d’autonomie du roi Mohammed VI concernant le Sahara. Mais un basculement plus franc de Paris dans le camp de Rabat […] n’est pas forcément dans l’intérêt d’Alger », développe-t-il.
Pour le journaliste français Frédéric Bobin, les propos du président algérien Abdelmadjid Tebboune ne sont pas de nature à apaiser les tensions avec la France. « Le président Tebboune a dit que le retour de l’ambassadeur algérien à Paris était conditionné par le “respect total de l’État algérien” par la France.
C’est très compliqué. Cela signifie-t-il que Paris doit s’aligner à 100 % sur les intérêts du régime ? C’est évidemment difficilement recevable […] “Respecter l’État algérien” signifie-t-il, par exemple, cautionner sa politique répressive actuelle contre les sympathisants du Hirak, extrader les opposants vivant en France ? […] », s’interroge le journaliste français Frédéric Bobin.
Frédéric Bobin analyse aussi les propos du président français, Emmanuel Macron qui, selon lui, « calcule au plus juste les conséquences de ses propos » dans la perspective du scrutin de 2022.
Toutefois, on note dans ses propos « une exaspération de plus en plus grande de Paris vis-à-vis d’Alger, une accumulation de contentieux sur la question migratoire (mauvaise volonté prêtée à Alger pour le rapatriement des migrants illégaux), les contrats économiques et commerciaux (déconvenues de la RATP et de Suez…), la sécurité régionale (tensions sur l’après – « Barkhane » au Sahel) et, bien sûr, l’affaire mémorielle », ajoute-t-il, relevant par ailleurs que « l’impact de la crise sur le Sahel est réel ».