samedi, novembre 23, 2024
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Fin du gazoduc Maghreb-Europe: le Maroc mise sur les énergies renouvelables

Fin du gazoduc Maghreb-Europe : le Maroc mise sur les énergies renouvelables




Depuis l’annonce de la décision algérienne de ne pas renouveler le contrat de concession du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui traverse le Maroc avant de desservir l’Espagne, les autorités marocaines accélèrent la mise en œuvre de la politique de promotion des énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque, afin de garantir l’approvisionnement en énergie.




La rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc a affecté ce dernier qui a perdu les 7% de gaz dont il bénéficiait à titre de péage dans le cadre du gazoduc Maghreb-Europe. Cette situation oblige le royaume à se tourner résolument vers les énergies renouvelables pour continuer à assurer l’approvisionnement en énergie aux Marocains.

Depuis plusieurs années, le Maroc s’est lancé dans une politique de promotion de ces énergies avec la mise en service en 2016 d’une grande centrale solaire dans la région de Ouarzazate. Ceci, grâce au projet NOOR qui permettait de produire de l’énergie solaire sur 320 jours par an.

Le photovoltaïque est donc une solution durable pour les pays comme le Maroc qui ne disposent pas de ressources naturelles comme le gaz. Et le royaume a bien compris l’enjeu du solaire en ambitionnant d’augmenter sa capacité de production d’énergies renouvelables à 52 % d’ici 2030.




« La position géographique du Maroc est particulièrement intéressante. Il peut facilement devenir une plaque tournante, commercialiser nos produits en Europe et sur le reste du continent africain », a expliqué Thierry Poitout, un investisseur français qui a créé ses sociétés photovoltaïques au Maroc : Solarmen, société d’installation de systèmes photovoltaïques en 2015, et plus récemment, SolarExport, spécialisée dans l’importation et la distribution de panneaux et d’équipements photovoltaïques.

Pour mener à bien cette politique de promotion des énergies renouvelables, le Maroc a créé en 2010 le MASEN, une unité spécialisée chargée de valoriser les technologies et ressources renouvelables du royaume.

« Les programmes intégrés de développement de projets menés par MASEN visent notamment à développer une capacité supplémentaire de production d’électricité propre de 3 000 mégawatts (MW) d’ici 2020 et 6 000 MW d’ici 2030 », indiquent les responsables de cette agence.




Ils précisent que l’objectif à terme est de libéraliser le marché et de donner la possibilité et l’autorisation aux entreprises privées de produire et de vendre de l’énergie solaire.

Dans ce sens, le programme « Energipro » offre la possibilité aux industries énergivores « de construire des installations d’énergies renouvelables leur permettant de couvrir une grande partie de leur consommation d’énergie ».

« Notre souhait est de lancer prochainement un programme avec la Mauritanie et de connecter toute la zone ouest africaine grâce aux énergies renouvelables », a annoncé Tarik Hamane, directeur exécutif en charge du développement au sein du MASEN, soulignant ainsi la nécessité pour le Maroc de continuer à investir dans le photovoltaïque pour renforcer son rôle dans la révolution verte et devenir le leader du Maghreb en matière d’énergies renouvelables.