Belgique: attaques personnelles, cyberharcèlement… Ihsane Haouach démissionne
Belgique: attaques personnelles, cyberharcèlement… Ihsane Haouach démissionne
La commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes (IEFH), Ihsane Haouach, cède sous la pression de certains partis d’opposition et même de l’intérieur du gouvernement comme le MR, qui se sont attaqués à son voile. Elle a annoncé vendredi soir sa démission, pour, a-t-elle dit, se préserver du cyberharcèlement et des attaques personnelles, dont elle affirme faire l’objet.
Nommée fin mai par la Secrétaire d’État à l’Égalité des chances, Sarah Schlitz, la commissaire du gouvernement auprès de l’IEFH, Ihsane Haouach remet sa démission.
Pour certains, la polémique suscitée par ses propos sur la séparation de l’Église et de l’État serait à la base de cette décision. Mais pour elle ses difficultés ont commencé bien avant.
«Depuis ma nomination, je fais l’objet de violentes attaques personnelles qui n’ont été qu’en s’amplifiant. Indépendamment de ma nomination, le débat sur la neutralité est légitime, mais il ne peut se faire dans une volonté de nuire», a-t-elle indiqué dans une lettre adressée à la secrétaire d’État et rendue publique par son cabinet, rapporte bx1. Sa nomination avait été contestée à cause de son voile.
Il lui était difficile de continuer à évoluer dans un environnement fait de «mises en cause et des attaques personnelles incessantes». C’est donc face à tout cela que «j’ai décidé de présenter ma démission pour me préserver du cyberharcèlement que je subis, préserver mes proches ainsi que l’institution et le combat qu’elle porte».
Elle ajoute que démissionner ne veut pas dire qu’elle met fin à son engagement et à son combat pour l’égalité et les droits fondamentaux. Je continuerai à défendre ces causes sous d’autres formes.
En attendant, je veux prendre le recul nécessaire, écrit-elle, avant de remercier tous ceux qui l’ont soutenue tout au long de cette période difficile. Dans une déclaration vendredi soir, en réaction à la démission de Ihsane Haouach, la Secrétaire d’État a indiqué qu’elle regrette cette décision.
«J’ai pris acte de la décision de Madame Haouach que je regrette. Elle avait été désignée pour cette mission parce qu’elle dispose des qualités requises, notamment en matière de gestion», a-t-elle souligné. «Je comprends qu’elle aspire à pouvoir continuer sereinement son parcours professionnel et à faire cesser l’acharnement qu’elle subit depuis de nombreuses semaines.
Je respecte bien entendu son choix et je lui souhaite de s’épanouir dans la suite de son parcours», a conclu la secrétaire d’État. Le MR, à travers son président Georges-Louis Bouchez, était le premier à contester cette désignation de la commissaire.
«La désignation d’une femme portant un signe convictionnel comme commissaire du gouvernement de l’institut de l’égalité des femmes et des hommes est totalement contraire au principe de neutralité de l’État», avait-il écrit sur Twitter.
À l’annonce de sa démission, il s’est réjoui de cette décision, qui selon lui, était «la seule solution». «La démission de la commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes (IEFH), Ihsane Haouach, était la seule solution.
La neutralité de l’État est intangible. Le respect des personnes doit rester de mise. Ainsi, le combat est contre le communautarisme, pas contre des individus ; pour un réel vivre ensemble», a-t-il écrit sur Twitter.
Avant d’être désignée à l’IEFH, Ihsane Haouach, diplômée de la Solvay Business School, était administratrice du Brugel, l’autorité de régulation pour les marchés de l’électricité, du gaz et de l’eau à Bruxelles. Elle est également à l’origine de plusieurs initiatives en faveur des jeunes et des femmes.
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