France: elle détourne 373 000 euros pour un projet d’hôtel au Maroc
Une femme détourne 373 000 euros pour la réalisation d’un hôtel au Maroc: elle menait grand train avec l’argent des autres : une femme de 57 ans jugée à Bayonne pour abus de confiance.
Une affaire d’abus de confiance mardi 18 mai devant le tribunal de Bayonne. A la barre une femme de 54 ans soupçonnée d’avoir détourné 373 000 euros. De l’argent emprunté à des amis pour la réalisation d’un luxueux hôtel au Maroc.
Jamais l’établissement n’a vu le jour et l’argent a disparu. Une tentaculaire affaire d’abus de confiance à Bidart entre janvier 2013 et décembre 2014, jugée ce mardi 18 mai devant le tribunal correctionnel de Bayonne.
Marie-Christine, 54 ans est soupçonnée d’avoir détourné 373.000 euros. De l’argent emprunté à douze de ses connaissances pour la réalisation d’un luxueux hôtel thalassothérapie dans la localité de Oualidia sur la côte marocaine. L’établissement n’a jamais vu le jour et les investisseurs n’ont jamais retrouvé leurs mises.
Une rentabilité record
Queue de cheval, cheveux blonds et pantalon blanc, la prévenue se présente comme une thérapeute en médecine chinoise. Divorcée à quatre reprises, mère de trois jeunes filles, elle ambitionne, entre deux séances de spiritisme, d’investir au Maroc.
Mais elle n’a pas le sous. Qu’à cela ne tienne, elle propose un juteux projet à certaines de ses connaissances. Un investissement dans un projet immobilier avec soit, à terme, des parts sociales soit une rentabilité financière de 7% par an.
De quoi séduire même les plus incrédules. Marie-Christine qui fait preuve d’une grande capacité de conviction arrive ainsi à récupérer 373.000 euros. « N’était-ce pas un peu chimérique? » s’interroge à haute voix le président du tribunal Laurent Tignol.
Des victimes plumées
Sauf que le projet ne verra jamais le jour, hormis une modeste salle de sports qui ne fonctionnera jamais vraiment ainsi qu’un projet de secours dans un hôtel délabré et en liquidation judiciaire à Marrakech.
Entre veto du Roi du Maroc et incapacité à gérer les affaires Marie-Christine va laisser les investisseurs le bec dans l’eau. Ainsi Christine, l’une des parties civiles : » j’ai perdu 100.000 euros, c’était l’héritage de mes parents qui venaient de décéder ».
Parmi les victimes il y a aussi Denis Lalanne, ancien grand journaliste du quotidien sportif L’Equipe, aujourd’hui décédé. Il avait déboursé 20.000 euros. L’enquête de police va ainsi aboutir à l’arrestation de la prévenue qui tentait de fuir dans le sud de l’Espagne.
Vie de Palace
Pas d’investissement donc, mais une vie de palace pour Marie-Christine qui selon la procureur de la République Caroline Parizel, réside dans une maison de luxe, s’offre des voyages à Dubaï et Abu-Dabi et profite de l’investissement de ses anciens amis.
« L’abus de confiance est donc totalement caractérisé » souligne la représentante du ministère public qui a demandé à l’encontre de la prévenue dix mois de prison avec sursis et l’indemnisation de toutes les victimes. Même constat pour l’un des avocats des parties civiles, Maître Mathieu Lauvray insiste : » l’enquête a révélé 17.000 euros de frais de voyance ».
Explication tout autre pour la défense: « les investisseurs se sont tout simplement trompés » selon maître Maxime Dubois de Bordeaux, pour qui l’instruction n’a été faite qu’à charge. La défense à plaidé la relaxe. Le jugement a été mis en délibéré au 22 juin.