Le sort de Brahim Bouhlel et Zbarbooking confié aux familles des victimes
Le Club des avocats au Maroc renonce à se porter partie civile contre les “humoristes” Brahim Bouhlel et Zbarbooking
À l’origine du signalement au Parquet d’une vidéo jugée insultante envers les Marocains, le Club des avocats au Maroc renonce finalement à se constituer partie civile dans le cadre du procès des humoristes français, qui a commencé le 14 avril à Marrakech.
Le Club des avocats au Maroc ne se constitue plus partie civile dans le cadre du procès mené contre Brahim Bouhlel, Zbarbooking et Hedi Bouchenafa.
À l’occasion de l’ouverture du procès contre les auteurs de la vidéo humiliante et sexiste tournée à Marrakech, le président de l’association, Mourad Elajouti, a annoncé sur son compte Twitter que le club laissait aux familles le soin de poursuivre ou d’abandonner les poursuites contre les trois humoristes français, dont deux sont en détention préventive dans la ville ocre.
« La poursuite pénale dans le Procès B.B et Zbarbooking est engagée; il n y aucun pas en arrière, il s’agit de la demande civile.
Elle est généralement une compensation financière demandée par l’association qui a entamé le procès. »
Placés en garde à vue depuis le 5 avril, l’humoriste et acteur Brahim Bouhlel, connu pour avoir joué dans la série à succès Validé de Franck Gastambide, ainsi que l’influenceur franco-marocain Zbarbooking sont poursuivis pour “diffusion d’une vidéo d’une personne sans son consentement” et “détournement de mineur”.
Les deux hommes doivent être jugés alors qu’un troisième inculpé, l’acteur français Hedi Bouchenafa a, lui, quitté le territoire marocain avant l’ouverture de l’enquête. Un mandat d’arrêt international a été émis à son encontre.
Les familles, seules habilitées à poursuivre ou à pardonner
Dimanche 4 avril au soir, les trois hommes, attablés sur une terrasse à Marrakech, avaient provoqué un tollé sur la Toile après la diffusion d’une courte séquence se voulant humoristique.
En une poignée de minutes seulement, Brahim Bouhlel diffusait, en des termes triviaux et grossiers, des propos dégradants et sexistes envers les femmes marocaines — “Ce que j’aime bien, ici, c’est toutes les p… que je paie 100 dirhams” — et mis en scène des enfants marocains, les qualifiant en voix off de “bande de fils de p…”.
Face à la polémique, les trois accusés ont présenté leurs excuses, invoquant une vidéo “parodique”.
“Les familles des mineurs sont les seules habilitées à pardonner ou abandonner les poursuites, et c’est également à la justice de rendre son verdict dans cette affaire”, précise Mourad Elajouti dans un tweet.
Se défendant de tout “acharnement contre ces acteurs/influenceurs”, il ajoute que les enfants ont été insultés, humiliés et filmés à leur insu, des infractions “punies par la loi”.
“Les limites à la liberté d’expression sont l’injure et la diffamation”, exposait cet avocat à l’origine du signalement de la vidéo au Parquet. L’article 431 du Code pénal marocain prévoit un emprisonnement d’un mois à un an et une amende de 5000 à 50.000 dirhams, ou l’une de ces deux peines seulement, “quiconque a incité à la discrimination ou à la haine entre les personnes”. La peine maximale que peuvent encourir les humoristes est de trois à cinq ans d’emprisonnement.