Mineurs isolés vivant de la délinquance: voici ce que proposent 2 élus français
Mineurs isolés vivant de la délinquance : voici ce que proposent deux élus français
Deux élus français ont formulé des propositions sur la situation des mineurs isolés étrangers, dont de nombreux Marocains, qui survivent avec la délinquance à Paris, Montpellier, Toulouse, Nantes, Rennes, etc. C’est l’essentiel à retenir du rapport d’une mission parlementaire.
Les députés Jean-François Eliaou (LREM) et Antoine Savignat (LR) ont dirigé une mission parlementaire sur la situation des mineurs vivant de la délinquance à Paris, Montpellier, Toulouse, Nantes, Rennes, etc, et qui refusent tout soutien des services d’aide sociale à l’enfance.
Ceux-ci représentent à peu près 10 % de l’ensemble des mineurs non accompagnés (40 000) pris en charge par les départements, fin 2019, indique le rapport parlementaire. Le travail des députés a consisté à déterminer si des réseaux exploitent les mineurs non accompagnés et lesquels, rapporte Ouest France qui les a rencontrés.
Une cinquantaine d’auditions d’experts ont été commanditées. Il ressort que ces adolescents sont exploités par des réseaux qui influencent leur vie. D’où, la difficulté de les mettre sous protection. Ils ont pour mission de commettre des vols.
Ceci en échange d’un hébergement, du financement de leur dépendance aux médicaments ou d’un remboursement d’une dette. Au terme de la mission, les élus ont formulé 18 propositions dont la multiplication de brigades spécialisées à l’instar de celle créée à Bordeaux. Cette proposition se justifie par le caractère complexe et technique des enquêtes qui se mènent pour démanteler ces réseaux.
En raison de la hausse de délinquance surtout à Paris, où le nombre de mineurs non accompagnés déférés devant la justice a augmenté de 87 % entre 2018 et 2019, Jean-François Eliaou (LREM) et Antoine Savignat suggèrent l’accroissement des sanctions pour tous ceux qui refusent de donner leurs empreintes.
Aussi, suggèrent-ils de juger les mineurs non accompagnés qui n’ont ni identité certaine ni garantie de représentation, dès le déferrement en une seule audience.
La vie des mineurs non accompagnés n’étant pas un long fleuve tranquille, les deux élus recommandent une aide pluridisciplinaire (médicale, juridique, éducative, sociale) dans des lieux qui leur sont consacrés. Ceci permettra de ne pas les mélanger avec les autres jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance.
Aussi, suggèrent-ils de suivre l’exemple de la Belgique qui a créé un centre Esperanto qui accueille des jeunes victimes d’exploitation (sexuelle, économique ou domestique), où des éducateurs parlant plusieurs langues, une assistante sociale, une criminologue, une psychologue et une psychomotricienne les prennent en charge.
En France, la Protection judiciaire de la jeunesse s’active pour la création d’un centre d’hébergement expérimental de 12 places en faveur de mineurs et jeunes majeurs victimes de traite ou sous l’emprise de réseaux.