La présence du Maroc au sommet G5 Sahel irrite la presse algérienne
La présence du Maroc au sommet G5 Sahel irrite la presse algérienne
La participation du Maroc au sommet G5 du Sahel, organisé les 15 et 16 février à Ndjamena, capitale du Tchad, n’est pas passée inaperçu du côté de la presse algérienne. «Une présence suspecte», selon le quotidien L’Expression. «Le Maroc n’est ni membre du G5 Sahel ni concerné par les enjeux sécuritaires qui sous-tendent cette organisation», estime la même source.
Le journal très proche du pouvoir voit la main de la France dans l’invitation du royaume au conclave aux côtés de puissances internationales. «Nul besoin de chercher la réponse car la France pilote le G5 Sahel et c’est elle qui en détient toutes les clés.
Auquel cas la présence du Maroc apparaît comme un choix et une position confirmée en faveur du royaume marocain et au détriment de l’Algérie», écrit le quotidien francophone.
Même son de cloche auprès du quotidien arabophone Echorouk. «Le Maroc aurait donné des signaux quant à une éventuelle intervention militaire de ses forces au côté de la France qui mène une guerre dans la région du Sahel.
Pourtant, le Maroc ne partage de frontière avec aucun des cinq pays africains qui composent le G5», martèle le journal arabophone.
«Cette nouvelle donne intervient après le refus catégorique de l’Algérie de participée à cette guerre initiée par la France en 2012 contre les groupes terroristes qui sévissent dans la région.»
Alger a anticipé la tenue du sommet de Ndjamena en organisant, le jeudi 11 février à Bamako, une réunion des chefs des armées de la coordination de Tamanrasset qui réunit l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Les griefs portés par les deux médias contre la participation marocaine rappellent quelque chose.
Ils rappellent ceux du président Abdelmadjid Tebboune, lors de son discours le 10 octobre 2020, devant les chefs de l’armée, contre la mobilisation du royaume du Maroc sur les dossiers malien et libyen. Il est lieu de signaler que le royaume a toujours porté un intérêt particulier pour la sécurité au Sahel.
Lors de sa présidence au Conseil de sécurité en décembre 2012, le Maroc avait organisé une réunion ministérielle consacrée à la crise dans la région africaine.
C’était bien avant la constitution du G5 Sahel ou encore le lancement des opérations Serval (janvier 2013) et Barkhane (août 2014) au Mali et au Sahel par l’armée française.