vendredi, novembre 22, 2024
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Le plus ancien fossile d’une étoile de mer découvert au Maroc

Le plus ancien fossile d’une étoile de mer découvert au Maroc




Alors que leur lien avec les autres animaux marins étaient jusque-là inconnus, un fossile âgé de 480 millions d’années et découvert près de Zagora, au Maroc, permet de remonter aux origines des astéries, ces animaux en forme d’étoile.





Un fossile d’une astérie, animal marin en forme d’étoile, découvert au Maroc et remontant à 480 millions d’années a permis aux scientifiques de trouver un lien encore manquant dans l’évolution de cette espèce. Publiée ce mercredi dans Biology Letters de la prestigieuse Royal Society, l’étude est intitulée «A new somasteroid from the Fezouata Lagerstätte in Morocco and the Early Ordovician origin of Asterozoa».
Ses rédacteurs expliquent que la cette astérie, baptisée «Cantabrigiaster fezouataensis», a été découverte dans les argiles de la formation de Fezouata de l’Ordovicien inférieur (Trémadocien, 485,4 à 477,7 millions d’années) à Zagora.




C’est dans l’anti-Atlas central au Royaume du Maroc. Ils rappellent que jusque-là, l’origine des astéries, l’assemblage de leur organisation corporelle distinctive et leurs relations avec d’autres échinodermes cambriens et ordoviciens étaient restés «problématiques en raison des difficultés de comparaison de l’endosquelette entre des groupes disparates».
Cantabrigiaster fezouataensis vient aussi apporter un lien entre les crinoïdes modernes et leurs ancêtres, écrit l’étude qui note que le spécimen d’étoile de mer le plus ancien jamais découvert devient ainsi «50 millions d’années plus jeune», grâce à cette nouvelle découverte.




Une forme hybride entre une étoile de mer et un crinoïde
«Trouver ce lien manquant avec leurs ancêtres est incroyablement excitant. Si vous remontiez le temps et que vous mettiez la tête sous la mer dans l’Ordovicien, alors vous ne reconnaîtrez aucun des organismes marins – à l’exception des étoiles de mer, qui sont l’un des premiers animaux modernes», confie le paléoécologue évolutionniste Aaron Hunter, du Département des sciences de la Terre de l’Université de Cambridge, au Daily Mail.
Il a dit: «Le niveau de détail du fossile est incroyable. Sa structure est si complexe qu’il nous a fallu un certain temps pour en comprendre la signification.»




Dans leur étude, Aaron Hunter et Javier Ortega-Hernandez se sont penchés sur un catalogue de centaines d’animaux ressemblant à des étoiles de mer aux côtés de Cantabrigiaster fezouataensis. Ils ont répertorié toutes leurs caractéristiques corporelles afin d’évaluer comment l’espèce fossile était liée à d’autres membres de la famille des échinodermes.
Selon eux, cette espèce ayant vécu au Royaume du Maroc n’a environ que 40% des caractéristiques du plan corporel d’une étoile de mer moderne, ressemblant plutôt à un hybride entre une étoile de mer et un crinoïde, ces filtreurs à bras ondulés qui ressemblent à des plantes.




Elles sont attachées au fond de la mer par une sorte de tige cylindrique. Ce fossile présente aussi de «larges bras qui avaient presque un contour pentagonal», selon l’étude qui souligne que comme la plupart des espèces modernes, le fossile a une symétrie quintuple. L’équipe prévoit également d’étendre son travail à la recherche d’autres échinodermes précoces.
«Une chose à laquelle nous espérons répondre à l’avenir est la raison pour laquelle les étoiles de mer ont développé leurs cinq bras» car «cela semble être une forme stable à adopter pour eux – mais nous ne savons pas encore pourquoi», conclut le professeur Aaron Hunter.