Loi sur le séparatisme: «La France semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste»
Loi sur le séparatisme: «La France semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste»
«La France semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste», a estimé, mardi, le directeur général de Human Rights Watch, Kenneth Roth dans un entretien à l’AFP à la veille de la publication du rapport annuel de l’ONG.
«Nous avons été profondément préoccupés par la manière dont le gouvernement français a répondu à la menace terroriste.
Oui, il y a des actes de violence, mais le gouvernement semble assimiler l’islam en général à la menace terroriste, et c’est une énorme erreur», a jugé le responsable de l’ONG internationale de défense des droits humains, interrogé à Genève.
Il réagissait à deux projets de législation en France dont la très contestée proposition de loi sur la «sécurité globale» et le texte sur le séparatisme.
Selon le directeur général de Human Rights Watch, «la France, en dépit de sa tradition de laïcité, doit trouver un moyen de respecter le droit des gens à croire et à manifester leur croyance, tant qu’il n’y a pas de violence.
Si le gouvernement diabolise un croyant quelconque et assimile la croyance à la violence, cela va éloigner les gens de l’État et pousser la religion vers la clandestinité, ce qui est finalement très dangereux.»
L’AFP rappelle que l’article 24 du projet sur la sécurité globale avait suscité la colère notamment de la presse.
Mais également de très nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme qui y voyaient une atteinte à la liberté d’informer.
Cet article prévoit de pénaliser d’un an de prison et 45 000 euros d’amende la diffusion de «l’image du visage ou tout autre élément d’identification» d’un policier ou d’un gendarme en intervention lorsque celle-ci a pour but de porter «atteinte à son intégrité physique ou psychique».
Face au tollé provoqué par cet article, le gouvernement a finalement laissé au Parlement le soin de trouver une nouvelle formulation alors que le texte doit passer devant le Sénat en janvier.