vendredi, novembre 22, 2024
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(Vidéo) Ex ministre tunisien: "quand l’Algérie a pris une partie du sahara tunisien, Bourguiba a plié, Hassan II non!"

(Vidéo) Ex ministre tunisien: « quand l’Algérie a pris une partie du sahara tunisien, Bourguiba a plié, Hassan II non! »




Dans une interview filmée accordée à la radio tunisienne IFM, Ahmed Ounaies, ancien ministre et éminent homme politique tunisien, a apporté un précieux éclairage sur la question du Sahara marocain, en rappelant le rôle essentiel de l’Algérie dans la création de foyers de tensions au Maghreb.
Directeur du cabinet du président de la République tunisienne, chargé des affaire étrangères, ambassadeur de Tunisie en Russie et en Inde, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères avant de devenir ministre, Ahmed Ounaies a une longue expérience de la politique et un point de vue précieux sur l’histoire commune des pays du Maghreb et des tensions cristallisées par la question du Sahara marocain.




La reprise des rapports avec Israël, une décision qui coule de source
Commentant lors de cette interview, filmée le 14 décembre, la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ainsi que la reprise des relations entre le Maroc et Israël, l’ancien ministre tunisien a qualifié la décision du Maroc de «surprenante mais courageuse».
Selon lui, cette décision doit être observée sous le prisme de la guerre menée contre le Maroc depuis près de 45 ans par son voisin algérien.
«Les services secrets israéliens ont aidé le Maroc dans la guerre menée au Sahara, c’est un fait historique. Et, aujourd’hui, la reprise des rapports (entre les deux pays) n’a pas été faite pour Israël mais à cause de la guerre. La décision du Maroc est motivée par la volonté de séparatisme qui n’est pas la volonté des Sahraouis mais bien celle de l’Algérie», analyse cet expert en relations internationales.




La trahison de l’Algérie au cœur des tensions actuelles
Pour Ahmed Ounaies, ce n’est certainement pas la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël qui risque de réduire à néant le rêve d’un Maghreb uni car celui-ci a été cassé il y a bien longtemps déjà.
«Pas par le Maroc mais par ceux qui jouent avec le feu: l’armée algérienne au pouvoir», explique-t-il. Et de rappeler un fait historique bien souvent éludé qui apporte pourtant un précieux éclairage sur les tensions dans le Sahara marocain.
«Qui a aidé l’Algérie à se remettre sur pieds dans sa lutte pour l’indépendance?», questionne Ahmed Ounaies. «Ses voisins, la Tunisie et le Maroc», rappelle-t-il. «Et pourtant, l’Algérie s’est retournée contre le Maroc et la Tunisie, en nous prenant des centaines de kilomètre du Sahara tunisien!», poursuit-il. «Habib Bourguiba a reculé devant l’Algérie mais (quand l’Algérie a voulu faire de même avec le Maroc), Hassan II, lui, n’a pas plié.




Et c’était son droit de ne pas accepter cela», analyse l’ancien diplomate. «Ils (l’armée algérienne) ont alors déclenché une guerre contre le Maroc, tout comme cela se produit encore aujourd’hui. Nous les Tunisiens avons sacrifié une partie de notre Sahara, et rappelons que la seule attaque que nous avons essuyée après la colonisation, tout comme le Maroc, est celle de l’armée algérienne», a-t-il rappelé.
Les propos du politologue tunisien mettent à nu une vérité, souvent masquée par le régime algérien: les visées expansionnistes de l’Algérie sur les pays du Maghreb. Aujourd’hui, un seul pays se dresse contre l’expansionnisme des militaires algériens: le Royaume du Maroc.
Et le plus drôle, c’est que dans la littérature que sert le régime algérien, au nom de pseudo-principes, c’est le Royaume du Maroc qui est accusé de prétendues visées expansionnistes.




La démocratie en Algérie, seule solution à la guerre
«Cette armée algérienne nous en souffrons tous, et le peuple algérien le premier, car c’est cette junte militaire qui a brisé l’ordre établi en Algérie», explique Ahmed Ounaies, qui affirme avoir l’espoir qu’un nouvel ordre démocratique porté par le hirak se mette en place, une manière selon lui d’apaiser les tensions dans la région, orchestrées et alimentées par l’armée algérienne.
La mise en place d’une démocratie en Algérie (comprendre un Etat civil et non militaire) bénéficierait, selon lui, non seulement aux Algériens mais aussi à la Tunisie et au Maroc qui pourraient ainsi sortir de ce climat de guerre.
Mais plus important que toute chose, cela permettrait également de redéfinir les frontières des pays du Maghreb établies sous l’occupation. «Car si la Tunisie et le Maroc réfutent ces cartes, l’Algérie quant à elle a voulu les imposer dans toute la région et ça c’est inconcevable! » Enfin, s’agissant de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, Ahmed Ounaies se montre clair.




«Cette terre est marocaine et la carte marocaine doit redevenir telle qu’elle était avant la colonisation et non comme celle qu’elle est devenue après!». Cette sortie d’Ahmed Ounaies n’est pas un acte isolé.
Depuis la sécurisation définitive par le Maroc du passage frontalier entre El Guerguerat et la Mauritanie, les langues d’éminents diplomates maghrébins se délient. L’ancien président tunisien Moncef Marzouki a reconnu sans équivoques la responsabilité de l’Algérie dans la non édification du Maghreb et a appelé les Sahraouis, réfugiés dans les camps de Tindouf, à rejoindre leur pays, le Maroc.
L’ancien ministre mauritanien, Sidi Mohamed Ould Maham, a également appelé le régime algérien à renoncer à son radicalisme. Le régime militaire algérien est une plaie au Maghreb. Et il ne fait pas de doute que d’autres langues de figures éminentes du Maghreb se délieront au fur et à mesure que ce régime, qui imposait la loi du silence par la terreur, va se déliter.