vendredi, novembre 22, 2024
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Pour reconquérir le peuple, l’armée algérienne brandit une prétendue menace marocaine

L’armée algérienne brandit une prétendue menace marocaine dans l’espoir de reconquérir le peuple




Incapable de réagir au tournant décisif que les FAR viennent d’imprimer au dossier du Sahara et de faire taire les appels du peuple algérien à un Etat civil, l’armée algérienne brandit l’épouvantail de la menace marocaine. Ce stratagème, visant à galvaniser le peuple est, lui aussi, voué à l’échec.




Le peuple algérien n’est pas idiot. Alors que les hauts gradés de l’armée ne cessent de lui indexer le Maroc comme «ennemi», lui ne regarde que les responsables réels de tous ses maux, les généraux algériens, majoritairement véreux, dont il tient fermement à se débarrasser.
Dernier épisode en date de cette stratégie du «détournement de l’attention» des Algériens, la revue mensuelle «El-Djeich», porte-voix officiel de l’armée algérienne, agite le spectre de la guerre en ouvrant son numéro de décembre 2020 par un éditorial belliqueux vis-à-vis du Maroc.
«La détérioration de la situation régionale le long de notre bande frontalière et la menace que font peser certaines parties ennemies sur la sécurité de la région ces derniers temps, ces menaces, même indirectes, nous concernent et nous devons nous tenir prêts à y faire face. Bien plus, nous y sommes contraints parce que notre pays a des obligations régionales.




Elles sont imposées par son rôle pivot, outre ses positions de principe immuables de soutien à toutes les causes justes», écrit «El-Djeich». Et d’ajouter: «Le combat contre ces plans hostiles visant notre pays implique la nécessité, pour notre peuple, d’être conscient des desseins inavoués que cherchent à concrétiser ces parties ennemies et, par voie de conséquence, sa mobilisation autour de sa direction pour les déjouer.
Ainsi, il sera possible au peuple de leur faire échec comme il a réussi à le faire toutes les fois que ces cercles et officines avaient tenté de porter atteinte à notre pays».
Et de sonner la mobilisation comme dans un état de quasi-guerre avec cette injonction : «Nous devons nous tenir prêts». Et bis repetita dans le mini-dossier qui suit immédiatement l’édito, et qui est consacré aux réalisations d’Abdelmadjid Tebboune, une année après son élection.




Bien que le mandat de ce denier semble s’être arrêté à 10 mois de pouvoir, il est crédité, en guise de bons résultats, de trois fiascos: la bérézina enregistrée par le référendum constitutionnel est transformée en réussite malgré les 23,7% seulement de votants parmi les inscrits, de même que l’Armée nationale populaire serait devenue «plus efficace» sous Tebboune, alors que sur la scène internationale, l’Algérie «retrouve son autorité».
C’est ce dernier point qui est mis à contribution pour s’attaquer au Maroc. D’abord, en réitérant le soutien «dogmatique» au Polisario.
«Notre pays a condamné les graves violations du cessez-le-feu qui ont eu lieu dernièrement dans la région de Guerguerat, au Sahara occidental, après l’opération militaire» lancée par le Maroc, écrit la revue militaire. Ensuite, «concernant la crise libyenne, les efforts de l’Algérie ont été couronnés par la signature du cessez-le-feu entre les parties en conflit.




Mais aussi par le lancement d’un dialogue direct entre les frères libyens en Tunisie», se vante également le média militaire, qui a bien évidemment évité toute référence à la réussite du ballet diplomatique et autres différents rounds de négociations inter-libyennes à Skhirat, Bouznika et Tanger sous l’égide du Maroc.
Après les 4 pages consacrées à Tebboune, suivent 9 autres consacrées aux activités du général Said Chengriha, chef d’état-major, ou d’Etat tout court qui s’en prend à nouveau au Maroc.
Ainsi, lors d’un séminaire qu’il a présidé au Centre national de l’armée, avec pour thème «Le rôle de l’information dans le renforcement du front interne et à faire face aux plans ennemis visant l’Algérie», on y apprend surtout que le ministère algérien de la Défense a produit durant cette année 2020, plus 1000 communiqués de presse, dont la majeure partie vise à démentir des fake news, en provenance des ennemis européens et marocains.




Lors d’une autre activité, celle de la transformation d’un hôtel militaire en hôpital suite à la recrudescence des cas de Covid-19, Chengriha a encore fait allusion au Maroc: «…ces jours-ci où des campagnes acharnées sont dirigées par des cercles hostiles bien connus qui sont gênés par la ligne nationale honnête et courageuse adoptée par les hautes autorités du pays.»
Enfin, c’est au Polisario que la revue «El-Djeich» accorde toute son attention en lui consacrant pas moins de onze pages, dans sa rubrique « international », comme si le mouvement séparatiste n’était pas domicilié, armé et financé sur le territoire national algérien.
Ce dossier sur le Polisario, intitulé «L’heure de la guerre a-t-elle sonné?» est quasiment une incitation à une agression militaire contre le Maroc, surtout que le chef du Polisario, Brahim Ghali, a annoncé son retrait du cessez-le-feu signé avec l’ONU en 1991 et ce, au lendemain de sa débandade à El Guerguerat.




Cependant, cette propagande anti-marocaine, par média officiel de l’armée algérienne, ne vise qu’une chose: brandir l’épouvantail de l’état de guerre dans l’espoir de mobiliser dans un front commun les Algériens, à qui il est demandé «de faire échec» aux manœuvres des ennemis.
Peine perdue, puisque le dossier du Sahara n’intéresse nullement le peuple algérien, qui ne veut rien d’autre qu’un État civil et non militaire, et qui a le soutien de la communauté internationale dans sa volonté de se débarrasser démocratiquement du pouvoir des généraux, dictatorial et corrompu.
Le désaveu lors du référendum constitutionnel a montré la nette césure entre le peuple et le pouvoir actuel. Situation aggravée par le scandaleux «coma communicationnel» qui a suivi la maladie du président Tebboune, jamais revu depuis le 15 octobre dernier.




D’ailleurs «El-Djeich» n’a pas consacré le moindre mot à l’état de santé, du successeur de l’autre ex-président malade, Abdelaziz Bouteflika. Un sujet tabou pour ce média aux bottes, dont le patron, dit superviseur général, n’est autre que Said Chengriha? Certainement, car ce dernier est lui aussi gravement malade, et atteint de plusieurs maladies chroniques.
Selon les médias algériens établis à l’étranger, il est surtout atteint d’une gênante incontinence urinaire. De quoi l’inciter à mettre régulièrement une couche, et non plus remettre une couche à ses incessants appels à faire face à l’ennemi «classique».
En tout cas, le Maroc ne se laisse pas divertir par ces divagations hystériques du haut commandement militaire algérien, mais prend toujours au sérieux toute menace militaire venant d’un voisin, dont les dirigeants sont à la fois gravement malades et atteints d’une incurable gérontocratie.