Sahara marocain: Sabri Boukadoum a supplié en vain l’union africaine de reprendre le dossier
Sahara marocain: quand Sabri Boukadoum supplie l’union africaine de reprendre le dossier
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a imploré l’Union africaine de reprendre le dossier du Sahara des mains de l’ONU. Selon lui, face à «l’échec total du mécanisme de la Troïka» de l’UA, le Conseil Paix et Sécurité, dirigé par l’Algérie, doit «assumer ses responsabilités».
Intervenant lors de la 21ème session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA, qui s’est tenue mercredi 2 décembre par visioconférence, en prévision des 13ème et 14ème réunions extraordinaires des chefs d’États et de gouvernements, samedi et dimanche prochains, le ministre algérien des Affaires étrangères a ressorti le dossier du Sahara, dont l’UA s’est pourtant définitivement dessaisie depuis plus de deux ans.
Selon l’Agence de presse algérienne, APS, Sabri Boukadoum a déclaré devant ses homologues africains que les récents événements «dans la région d’El Guerguerat ont posé de sérieux défis susceptibles de mettre en péril la paix et la sécurité dans toute la région».
C’est à ce titre, selon lui, que «l’Algérie prend acte « avec grand regret » de la résurgence de foyers de tension armés en Afrique.
Ceci ainsi que les tentatives récurrentes d’occulter le rôle de l’Union africaine et de l’entraver dans l’acquittement des responsabilités qui lui incombent».
S’en prenant à l’ONU dont il affirme que son processus politique pour parvenir à un règlement au Sahara est «dans l’impasse totale», Boukadoum croit savoir que la seule solution c’est d’appeler «le Conseil africain de paix et de sécurité à assumer la responsabilité qui lui incombe, conformément au texte de son protocole d’institution, suite à l’échec total du mécanisme de la Troïka».
Cependant, le chef de la diplomatie algérienne semble avoir choisi la mauvaise tribune et le mauvais moment pour tenter de faire revenir l’Union africaine sur une décision qu’elle a définitivement assumée. À savoir que le dossier du Sahara relève exclusivement de l’ONU.
Ceci permettant ainsi à l’UA de mieux se concentrer sur les questions continentales prioritaires. En effet, la 21ème session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA de ce mercredi avait pour objectif de préparer les 13ème et 14ème sessions extraordinaires des chefs d’États sur deux thèmes précis et stratégiques pour le continent.
La première réunion aura lieu samedi 5 décembre et sera consacrée à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) et les bases politiques et juridiques de son entrée en vigueur à partir de janvier 2021, après la ratification du traité par quelque 30 États.
La seconde se penchera, dimanche 6 décembre, sur l’évaluation du programme «faire taire les armes en Afrique». Ces deux thèmes sont intimement liés, car il ne peut y avoir d’échanges économiques et commerciaux fructueux sans un climat apaisé.
Ce qui réconforte la position du Maroc qui est totalement en phase avec la vision de l’organisation panafricaine. Sur le registre de la Zleca, le Maroc vient de rétablir la fluidité du commerce transafricain et international transitant par sa frontière avec la Mauritanie, trafic que l’Algérie s’entêtait à obstruer, voire bloquer durablement, par des milices armées du Polisario.
D’autre part, et sur le volet du sommet «Faire taire les armes en Afrique», le Royaume, par la voix de ses plus hautes autorités, a clairement exprimé, il y a quelque deux semaines, son attachement au respect total du cessez-le-feu de 1991 au Sahara, sauf en cas de légitime défense.
C’est donc une Algérie, très isolée sur la scène internationale en général et au sein de l’Union africaine en particulier.
Elle tente à nouveau de faire diversion sur le dossier du Sahara marocain, en tentant vainement de réactiver le CPS, que préside son «ambassadeur» Smail Chergui.
Cette nouvelle manœuvre s’explique par le fait que l’Algérie appréhende mal la prochaine présidence de la Troïka de l’Union africaine par le président de la RD Congo, Etienne Tshisekedi, qui remplacera ainsi le Sud-Africain Cyril Ramaphosa.
Ce dernier n’a jamais réussi à mettre en œuvre l’agenda algérien sur le dossier du Sahara ni à l’ONU ni à l’UA. La venue d’Etienne Tshisekedi, qui a récemment soutenu le Maroc en saluant vivement le rétablissement de l’ordre à El Guerguerat, va réconforter l’ONU dans sa dynamique de recherche d’une solution politique respectant la souveraineté marocaine sur son Sahara.