vendredi, novembre 22, 2024
InternationalReligionSociété

Boycott de produits français : le mouvement prend de l’ampleur

Boycott de produits français : le mouvement prend de l’ampleur




Depuis qu’Emmanuel Macron a défendu les caricatures blasphématoires lors de son discours en hommage à Samuel Paty, un mouvement de boycott des produits français a démarré dans plusieurs pays musulmans, celui-ci prend de plus en plus d’ampleur, les relations avec les pays arabes se crispent.
« Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent », déclarait le président français lors de son discours à la Sorbonne, mercredi 21 octobre, en hommage à Samuel Paty. Des propos qui ont indigné le monde musulman, qui a appelé à un mouvement de boycott de produits français.




La France réplique
Suite à ce mouvement de boycott, le ministère français des Affaires étrangères et de l’Europe a appelé les pays arabes à « cesser immédiatement (…) toutes les attaques contre notre pays, instrumentalisées par une minorité radicale ».
Il appelle également les autorités des pays concernés à se « désolidariser de tout appel au boycott ou de toute attaque contre notre pays, accompagner nos entreprises et assurer la sécurité de nos compatriotes à l’étranger ».
Une position défendue notamment par le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, qui a appelé les musulmans de France à « défendre l’intérêt » du pays face à cette campagne de boycott, qu’il considère comme « contre-productive »




Mais aussi suscitant de la « division ». Le patronat français, représenté par Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, s’est lui aussi exprimé en déclarant qu’il n’est « pas question de céder au chantage.
On doit faire passer nos principes (le droit de blasphémer NDLR) avant la possibilité de développer nos affaires ». Par ailleurs, la France peut compter sur le soutien de ses voisins européens, notamment vis-à-vis de la Turquie.
Mais malgré cet appel à cesser le mouvement de boycott, les réactions se font de plus en plus nombreuses, puisque de nouveaux pays ont condamné « vigoureusement la poursuite de la publication des caricatures outrageuses à l’Islam et au Prophète », comme le Royaume du Maroc.




À travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le Maroc a dénoncé l’immaturité des auteurs et affirme que « la liberté des uns s’arrête là où commence la liberté et les croyances des autres ».
Après avoir condamné toutes les violences barbares et obscurantistes perpétrées au nom de l’Islam, le Royaume appelle à cesser d’attiser le ressentiment et à favoriser plutôt le respect de l’altérité, « prérequis du vivre-ensemble ».
Sur Twitter le mouvement contre la France se poursuit. Si certains pays comme l’Inde à travers le hashtag #WestandwithFrance soutiennent Paris, fiers de leur combat contre le terrorisme, les messages d’appels au boycott se multiplient néanmoins dans les pays musulmans.








Une situation qui révolte le ministre français de l’Intérieur, qui s’est dit étonné de l’ingérence de certains pays dans les affaires internes de la France. 
Pour rappel, depuis ce week-end, 200 personnes se sont rendues devant l’Ambassade de France en Israël pour protester contre le président français, pendant que des portraits de ce dernier, ainsi que le drapeau français étaient brûlés à Gaza. 
Au Pakistan, l’Ambassadeur de France a été convoqué, et en Turquie, les relations déjà tendues entre les deux pays, par rapport notamment au dossier de la Méditerranée, du Haut-Karabakh et de la loi sur les séparatismes, se sont crispées davantage.




Mais Erdogan n’a pas hésité à remettre en doute la « santé mentale » du président français après son discours à la Sorbonne. 
La France a aussitôt rappelé son ambassadeur à Ankara.
Enfin, en Jordanie ou encore au Koweït et au Qatar, les produits français ont été retirés des rayons des supermarchés. Si le boycott semblait concerner principalement l’agroalimentaire, les réservations de vols à destination de Paris auraient elles aussi été suspendues dans 450 agences de voyage, rapporte la presse française. 
L’industrie (de l’armement principalement), qui représente la plus grande part des échanges avec la Turquie et avec les pays du Golfe, ne semble pas affectée pour le moment.