Un accord stratégique maroco-américain ouvre la voie à l’industrialisation militaire au Maroc
Un accord stratégique maroco-américain ouvre grandement la voie à l’industrialisation militaire dans le royaume
L’accord historique de coopération militaire stratégique portant sur la décennie 2020-2030 signé entre Rabat et Washington par le ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudyi, et le Secrétaire américain à la Défense, Mike Esper, vendredi 2 octobre dans la capitale du Royaume ouvre d’immenses perspectives au Maroc, puisqu’il lui permet d’entrer dans la cour des grands et atteindre une autosuffisance en matière d’armes défensives et un peu plus puisque que le transfert de la technologie militaire US au Maroc serait parmi les points forts de cet accord.
«L’accord devrait consolider au plus fort la coopération militaire avec les États-Unis par la promotion de projets conjoints d’investissement au Maroc dans le secteur de l’industrie, en vue de favoriser le transfert technologique et de construire progressivement l’autonomie stratégique du Royaume dans ce domaine», indique le communiqué qui a sanctionné l’entretien des deux haut responsables marocain et américain.
Le Maroc se prépare donc à entrer dans l’ère des industries militaires en cherchant à réduire sa base d’importation d’armes défensives, une ambition aux objectifs multiples, au regard des relations stratégiques qui le rapprochent des industriels américains en la matière. Rabat se dirige vers une «industrialisation militaire».
Ceci afin de protéger sa sécurité nationale, misant sur le partenariat américain pour renforcer ses capacités de défense et offensives, après que les conflits aient éclaté à un rythme croissant d’où nombre de «points chauds» sur le continent africain, devenus par la force des choses des champs de bataille.
Rabat et Washington ont signé un accord militaire s’étalant sur dix ans ( 2020- 2030), qui vise à renforcer le partenariat de défense stratégique entre les deux pays, renforçant ainsi la coopération bilatérale fructueuse de ces dernières années. Le royaume est un client assidu et permanent du «pays de l’Oncle Sam» dans le domaine des ventes d’armes. Des publications médiatiques du ministère américain de la Défense apportent des précisions.
L’accord bilatéral vise à renforcer le rôle pionnier du Maroc dans la lutte contre les phénomènes terroristes sur le «continent africain», en l’intégrant dans l’équation militaire internationale et en développant le partenariat de sécurité étroit entre les deux capitales.
En juillet dernier, le Maroc a ratifié un projet de loi relatif aux équipements de défense et de sécurité, aux armes et munitions, qui vise à légaliser la fabrication, le commerce, l’importation, l’exportation, le transport et le transit de ces équipements et fournitures, à travers la création d’un système de licence pour pratiquer ces activités et d’un dispositif de traçabilité et de contrôle et suivi des documents. Mohamed Choucair apporte son point de vue.
C’est un chercheur en affaires militaires et de sécurité; selon lui, l’accord de coopération militaire est l’un des accords de les plus importants qui a été signé entre les États-Unis et le Royaume du Maroc. À cet égard, Choucair dans une déclaration qu’il a faite à Hespress, précise que «l’accord bilatéral comprend un ensemble de domaines, qu’il soit lié à l’armement, à la formation ou à l’investissement dans l’industrie militaire».
Il a souligné que «la question est liée à une approche adoptée par le Maroc en général». Et l’expert d’expliquer, «L’accord vise à créer un noyau militaro-industriel en termes de fabrication de munitions et de certaines armes légères, ce qui réduira le budget général alloué à l’importation d’armes.
Ceci après que le Maroc ait ratifié une loi qui ouvre la voie à des investissements sur le terrain, que ce soit pour le secteur privé local ou pour les investisseurs étrangers». Il a souligné en outre que «l’accord attirera nombre d’investisseurs américains au Maroc, d’autant plus que le pays dispose déjà certaines capacités dans ce contexte, comme l’usine aéronautique, qui ouvrira la voie à des entreprises étrangères souhaitant investir dans le domaine militaire».
À titre de rappel le Royaume est en négociation pour la création de joint-ventures (coentreprises) avec d’autres industriels d’armement, entres autres belges, espagnols et britanniques. Le Maroc aspire également à devenir un exportateur de matériels et d’équipements militaires, à la faveur de sa position stratégique de porte d’entrée vers l’Afrique et de sa proximité de l’Europe.