vendredi, novembre 22, 2024
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Polémique au Maroc sur les « lobbies » du marché pharmaceutique

Les bénéfices faramineux des « lobbies pharmaceutiques marocains » en question




La polémique au Maroc sur les « lobbies » du marché pharmaceutique est remonté à la surface après quelques révélations évoquant une jolie marge financière que les entreprises dominantes dans le domaine auraient réalisée et ce en toute impunité grâce aux accords qu’elles ont conclus avec le ministère de la Santé.




Des chiffres divulguées par le député du parti authenticité et modernité (PAM) Moulay Hicham El Mhajri président de la Commission de l’Intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la ville, devant le ministre de la Santé, concernant les «lobbies du médicament», en disent long sur ces accords qui pour le moins, prêteraient au doute.
Ces données ont déclenché une véritable controverse au point d’en appeler à une enquête et à la formation de commissions à des fins d’investigations sur les dysfonctionnement constatés dans ce marché.
Le parlementaire dans son réquisitoire a dénoncé l’accord n°13-2020 récemment conclu et relatif à l‘achat de médicaments.




Dont un où le ministère fixait le prix à 4 dirhams et 80 centimes, à un moment où la Direction de la pharmacie et des médicaments du ministère autorisait les entreprises à le vendre aux Marocains à un prix compris entre 90 et 100 dirhams.
Le député du PAM a expliqué qu‘en analysant les transactions liées à la vente des médicaments, nous constatons que le taux d’intérêt est incroyablement élevé, atteignant 2000%, notant qu’une trentaine d’entreprises au Maroc «drainent et traitent des milliards de dollars et que le ministre est incapable de les gérer».
Il y a quelques jours, le Conseil de la concurrence avait dénoncé, dans un avis, le monopole qui existe sur ce marché.




Ceci en pointant du doigt «15 laboratoires le contrôlant à 70%», expliquant que « des oligarchies pharmaceutiques en accointances avec des duopoles ou quelques mégapoles occupent une position de semi-dominance ».
Le Conseil de la concurrence considère que «la pénurie du marché intérieur des médicaments est exacerbée par un système de projets publiques sans objectifs spécifiques soulèvent de nombreuses questions liées au respect des règles de concurrence, qui ne jouent pas pleinement leur rôle de régulateur du marché national du médicament et jettent leur dévolu sur marché».
Le Conseil a en outre constaté le manque de transparence, ainsi qu’une véritable politique publique du médicament générique.




Il a souligné que «tout cela s’accompagne d’un réseau de distribution inadapté dans une situation de crise qui conduit inexorablement à la mort les composantes faibles et fragiles de ce marché ».
D’un autre côté, une source du secteur pharmaceutique au Maroc, a, cependant, atténué ces dires et a considéré ce qu’avançaient certains parlementaires n’étaient que «soumissions politiques et populistes, ni plus, ni moins», déclarant que des données réalistes indiquent que les prix de 500 médicaments sur 6000 ont été réduits de 50 à 70% ces dernières années.
La source a reconnu que les laboratoires de fabrication contrôlent relativement le prix du médicament, et considère cette situation normale en comparaison à l’international.




Dans une confidence, notre interlocuteur a ajouté que «les laboratoires nationaux investis dans ce domaine sont nécessaires dans plus d’un pays africain, et leurs efforts ne doivent pas être compromis par la publication de données inexactes».
Appelant au développement de la politique nationale de l’industrie pharmaceutique, comme l’ont fait certaines nations voisines qui ont dépassé le royaume dans ce domaine.
La même source estime que le gouvernement doit être soucieux d’assurer la sécurité des médicaments pour éviter le problème de rupture et de pénuries de certains médicaments, étant donné que les prix élevés de certains médicaments résident dans l’incapacité des entreprises nationales à fabriquer le médicament générique.




Contrairement à ce qui existe en Europe. Enfin, la source a indiqué que certains médicaments sont vendus par nos laboratoires à des prix très bas, bien qu’ils n’aient pas de médicament générique, comme les médicaments thyroïdiens, dans lesquels une boîte de 30 comprimés est vendue à 6 dirhams et 80 centimes.
Le porte-parole a affirmé que «l’on peut trouver des médicaments au Maroc dont le prix est bien inférieur à celui de l’étranger, et la différence ne dépasse parfois pas 30 pour cent», en réponse à ce qui a été diffusé sur une chaîne espagnole qui avait révélé la présence de médicaments vendus en Espagne pour 6 dirhams.
Alors qu’au Maroc le prix atteint 600 dirhams.