vendredi, novembre 22, 2024
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Affichage publicitaire au Maroc: Le secteur revendique une exonération

Affectées par la crise de la Covid-19, les entreprises demandent un traitement spécial pour les redevances locales




Grâce aux entreprises structurées, citoyennes et responsables du secteur de l’affichage, de nombreux métiers, fournisseurs et sous-traitants ont pu émerger et se sont développés.




La crise de Covid-19 étant passée par là, les sociétés d’affichage publicitaire demandent un traitement adapté. Selon les représentants du secteur, l’affichage a mené un dur combat pour assurer sa survie suite à l’intenable période de confinement.
Cela dit, la situation reste compliquée, vu la crise persistante. «Le problème se posera dans quelques mois, lorsqu’il n’y aura rien à recouvrer puisque nous n’avons rien facturé pendant la période de confinement.
Et c’est justement pour ça que nous sollicitons une exonération des redevances d’occupation du domaine public. On tire la sonnette d’alarme», martèle M’hammed Fahmi, vice-président de l’Association marocaine des sociétés d’affichage publicitaire (AMAP), la seule qui représente le secteur, englobant les sociétés qui exploitent les domaines public et privé. Fahmi rappelle qu’avec le confinement l’activité a été stoppée net.




De nombreux clients ont suspendu les contrats et les paiements à cause de la crise et la reprise qui semble encore lointaine. Résultat : les sociétés d’affichage se retrouvent aujourd’hui avec des caisses vides.
Tous les professionnels concernés s’accordent à dire que pour sauver l’activité, une seule solution, pratique, s’impose : «Il faut agir sur les redevances, aussi bien celles collectées par les collectivités locales que celles payées aux régies d’électricité, pour éviter une vague de licenciements et de fermetures qui touchera même les plus grandes sociétés», conviennent-ils.
L’AMAP souligne aussi que malgré le déconfinement, et le semblant de reprise qu’il laisse présager, l’activité n’a pas réellement repris et les différentes restrictions imposées ici et là dans plusieurs villes du pays continuent de handicaper le secteur.




«Face à cette situation alarmante, les collectivités locales, notamment à Casablanca, ne daignent même pas répondre aux sollicitations des acteurs pour trouver une solution qui satisfasse les deux parties», s’indigne l’Association qui affirme avoir saisi à deux reprises la mairie de Casablanca «sans aucune réponse à ces appels à discuter».
Selon la même source, l’AMAP a attiré l’attention du Conseil de la ville sur un certain nombre de problématiques. Parmi celles-ci, «des redevances d’exploitation du domaine public qui ont augmenté de… 500 à 600%, passant de 12.000 à 60.000 – 100.000 dirhams par an et par panneau sur les 10 dernières années;
alors même que le prix moyen de vente d’une face de panneau est passé, durant la même période, de 15.000 dirhams à 4.000 dirhams par mois» ajoute Adil Lahlou, président de l’association.




Avec une moyenne très optimiste de 6 mois de vente d’affichage publicitaire par an, le secteur a du mal à couvrir les redevances avec les revenus générés. La redevance étant payable par trimestre, et le premier trimestre 2020 étant déjà liquidé, l’Association veut que cette année exceptionnelle soit traitée de manière exceptionnelle.
«Le secteur demande une exonération des redevances d’occupation du domaine public qui couvre la période allant du 1er avril au 31 décembre de l’année. Car, lissé sur l’année, le secteur a perdu 60% de ses revenus à cause de cette crise sanitaire.
Une approche de solution ne peut pas être partielle, mais doit concerner la totalité des 9 mois restants de l’année à partir du 1er avril. Le secteur n’a aucune visibilité sur le reste de l’année et les conséquences de cette pandémie se feront ressentir sur plusieurs années encore», détaille M’hammed Fahmi.