vendredi, novembre 22, 2024
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Rabat: un patient guéri du Covid-19 au bout de 6 jours grâce à la chloroquine

Sans beaucoup trop d’hésitations, le Maroc a officiellement et courageusement décidé d’adopter un protocole sanitaire de traitement des patients atteints de Covid-19 à base de Chloroquine. L’espoir est permis.




Dans une note officielle adressée aux Directeurs des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), le ministère de la santé a autorisé la prescription de la Chloroquine et surtout de l’Hydroxychloroquine au niveau des établissements de soins pour la prise en charge thérapeutique des cas confirmés Covid-19. Dans la note du ministère de la santé, cette décision dont on ne peut préjuger de la pertinence pour le moment, revendique sa légitimité scientifique d’une «consultation avec le Comité Technique et Scientifique du Programme National de Prévention et du Contrôle de la Grippe et des Infections Respiratoires Aiguës Sévères».
Démarche inédite
La démarche est aussi rare qu’inédite dans les annales de la santé nationale et internationale. Jamais par le passé, un protocole médical n’avait en effet été adopté et mis en oeuvre en si peu de temps. Dans les milieux de la science et de la médecine, le sujet partage plus qu’il ne rassemble. La rapidité de mise en oeuvre de ce traitement au Maroc, fait même jaser certains observateurs qui expriment sous cape leur désapprobation d’une décision qu’ils jugent hâtive. Dans la rue par contre et parmi les milieux profanes, cette décision nourrit l’espoir d’une victoire contre une maladie qui fait désormais peur. Notamment au vu du nombre de morts enregistrés dans des pays proches comme l’Espagne et surtout l’Italie.




Sans entrer donc dans des considérations scientifiques qui nous dépassent et dont seul le temps pourra juger de la pertinence, la question maintenant est de savoir comment le Maroc s’est organisé pour contrer médicalement l’épidémie de coronavirus. Dans ce registre, les implications ne sont pas uniquement médicales ou scientifiques, mais surtout politiques. Pour en saisir la teneur, il faut opérer un léger retour en arrière.
Tout a commencé il y a cinq jours avec une énième révélation involontaire du chef de gouvernement Sâadeddine El Othmani dont la langue ou plutôt le clavier s’est délié plus vite qu’il n’en fallait lors de l’une de ses nombreuses sorties médiatiques sur Twitter. Dans une réponse (aujourd’hui effacée) à une question sur l’usage du Plaquenil, un médicament antipaludique à base d’Hydroxychloroquine, El Othmani affirme que : «tous les cas positifs au coronavirus enregistrés au Maroc qui souffrent des effets de cette maladie sont effectivement traités par ce médicament».
Il n’en faut pas plus pour susciter une véritable ruée vers les pharmacies. Assaillies par les demandes de citoyens apeurés, celles-ci voient leurs stocks de Plaquenil 200 mg (Hydroxychloroquine) vendu à 51 dirhams et de Nivaquine (Chloroquine) proposé, lui, à 12 dirhams, fondre comme neige au soleil. Pourtant, quelques jours auparavant, ces deux médicaments dont l’écoulement sur le marché marocain était très minime car réservé aux seuls voyageurs en partance vers certains pays d’Afrique Subsaharienne, étaient d’usage très restreint.




Péril en la demeure
La réplique des autorités sanitaires marocaines ne se fait pas trop attendre. Elle résonne comme une réponse à la bévue du chef de gouvernement. Dans une mise au point adressée aux médias, le département de Khalid Aït Taleb demande aux citoyens de rester vigilants par rapport aux informations qui circulent sur l’efficacité de la chloroquine pour traiter les individus contaminés par le Covid-19.
«Ce traitement est toujours en phase de test dans de nombreux pays », note un communiqué du ministère qui précise que les responsables suivent de près les recherches en cours et qu’en cas de résultats positifs, l’utilisation de ce traitement devra être appliquée selon un protocole médical spécifique par un comité scientifique national.Après quoi, ledit traitement sera administré aux personnes qui sont en cours de traitement dans les hôpitaux. Et au vu des nombreux effets secondaires du médicament en question, amplifiés par l’usage sauvage et l’automédication, le ministère déconseille fortement aux citoyens d’acheter des médicaments sans recommandation de médecin pour les conserver chez eux, et ce dans le but de préserver la santé publique. Ensuite, les événements se précipitent.
Au lendemain même de cette mise au point, Radio France Internationale (RFI) révèle que le Maroc s’était porté acquéreur de l’ensemble des stocks de Nivaquine et de Plaquenil produits au Maroc par le laboratoire français Sanofi, et évoque un total de plusieurs millions de doses.




Le 23 mars, les autorités sanitaires du pays font fi des précautions d’usage en la matière et proclament officiellement leur décision de mettre en oeuvre un protocole de traitement des malades du Covid-19 à base d’Hydroxychloroquine. Au-delà du scepticisme qu’une telle précipitation puisse légitimement engendrer dans certains milieux scientifiques, les marocains confinés aux fins fonds de leurs maisons sont partagés entre la joie de voir le pays se doter d’un protocole de traitement médical appuyé par de généreux stocks et la crainte des éventuels effets à long terme de cette même médication.
Mais la question qui revient le plus est celle de savoir quel est le degré de ce péril en la demeure qui a poussé nos autorités sanitaires, d’habitude assez prudentes, à prendre une décision aussi lourde de conséquences, en si peu de temps ?
Une information confidentielle qui a filtré de l’hôpital militaire de Rabat et à laquelle l’Opinion a eu accès, révèle que le premier patient traité dans cette unité par le Plaquenil et l’Azithromycine, a été déclaré négatif au Covid-19 à partir du sixième jour de traitement. Ce qui incite à l’optimisme, tout en confortant le choix des autorités sanitaires marocaines d’opter pour la Chloroquine.




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